Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Huawei se prépare à la production de masse de sa puce IA la plus avancée, l’Ascend 910C

Huawei se prépare à la production de masse de sa puce IA la plus avancée, l'Ascend 910C

Huawei, l’un des géants technologiques de Chine, avance dans sa stratégie de consolidation sur le marché des puces pour l’intelligence artificielle (IA). Avec l’affaiblissement de NVIDIA dans certains domaines et les restrictions technologiques croissantes imposées par les États-Unis, Huawei a décidé d’intensifier la production de son GPU Ascend 910C, une puce qui promet de concurrencer les A100 et H100 de NVIDIA.

L’Ascend 910C : une alternative puissante

La série Ascend de Huawei est en développement depuis plus de cinq ans, se raffinant constamment pour offrir une performance compétitive. Selon des analystes chinois, l’Ascend 910C équivaut en puissance brute aux puces de NVIDIA, bien que sa performance dans les applications pratiques soit encore un pas en arrière. Cependant, l’amélioration continue et le besoin croissant d’indépendance technologique ont transformé le 910C en une option attrayante pour les entreprises technologiques chinoises.

Le nouveau GPU de Huawei n’est pas seulement une amélioration incrémentale. L’Ascend 910C est une évolution du modèle 910B, qui a déjà été comparé en puissance au NVIDIA A100. Ces améliorations sont conçues pour répondre à la demande de compagnies telles que ByteDance, qui a commandé plus de 100 000 puces Ascend 910B pour former des modèles d’IA tout au long de 2024.

Le défi de la fabrication : SMIC et la lithographie

Malgré les avancées dans la conception de puces, Huawei fait face à un obstacle significatif : la capacité de production de son partenaire SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corp). SMIC utilise son noeud lithographique N+2 pour produire l’Ascend 910C, mais le rendement par galette de ce procédé n’est qu’à environ 20%, loin des 70% nécessaires pour le rendre rentable.

La situation est exacerbée par les sanctions internationales dirigées par les États-Unis, qui empêchent SMIC d’accéder aux machines de lithographie ultraviolette extrême (UVE) avancées de la société néerlandaise ASML. Comme alternative, SMIC utilise la lithographie ultraviolette profonde (UVP) avec des techniques de multiple patterning. Cependant, cette méthode est beaucoup plus coûteuse et limite la production en masse des puces, un problème qui affecte également le modèle 910B, dont le rendement par galette tourne autour de 50%.

Fabrication à grande échelle en 2025

Selon Reuters, Huawei prévoit de commencer la production en masse de l’Ascend 910C au début de 2025. Cette étape est cruciale pour concurrencer sur le marché mondial et répondre à la demande croissante de puces pour IA en Chine. Toutefois, la viabilité de ce plan dépendra de l’amélioration significative du rendement de production par SMIC.

Le succès de Huawei dans cette entreprise ne dépend pas uniquement de la technologie, mais aussi de la politique. Les restrictions internationales obligent les entreprises chinoises à innover et à développer des solutions locales, mais celles-ci font face à des coûts élevés et à des limitations techniques.

Un marché en transformation

Tandis que Huawei mène la charge dans le développement de matériel pour l’IA, d’autres entreprises chinoises telles qu’Alibaba, Biren Technology et Innosilicon cherchent également à se positionner sur ce marché compétitif. Collectivement, ces initiatives construisent un écosystème qui pourrait réduire la dépendance de la Chine aux puces étrangères.

L’Ascend 910C, avec sa promesse de puissance et ses avancées technologiques, se positionne comme un symbole de l’effort de Huawei pour contourner les barrières imposées par les sanctions et se consolider comme un leader sur le marché des puces pour l’IA. Cependant, le succès dépendra de la capacité à surmonter les limitations actuelles de la production et d’établir un modèle de fabrication durable et rentable.