Nokia mise sur les centres de données et l’intelligence artificielle : une opportunité à ne pas laisser passer

Depuis plusieurs décennies, le nom de Nokia évoque des téléphones mobiles solides, tels que le légendaire 3310, dont la sonnerie et le jeu de la serpent ont laissé une empreinte dans la mémoire collective. Cependant, après l’ère des smartphones, la société finlandaise s’est réinventée en l’un des principaux fabricants de matériel et de logiciels pour réseaux mobiles, rivalisant avec des géants comme Ericsson et Huawei.

Mais en 2025, Nokia opère une nouvelle transformation. Cette fois, l’objectif est d’être reconnu non seulement comme un fournisseur d’infrastructures de télécommunications, mais aussi comme un acteur clé de l’écosystème des centres de données, à l’ère de l’essor inexorable de l’intelligence artificielle.

Selon Vinai Sirkay, responsable du développement commercial chez Nokia, « la croissance se joue à l’intérieur et entre les centres de données ». Il explique : « Que ce soit au niveau du switching interne, de la connectivité IP entre centres ou de l’interconnexion optique, nous intensifions nos investissements dans ce domaine ». L’explosion des applications basées sur l’IA générative, le modélisation avancée et le raisonnement automatique crée une demande sans précédent en infrastructure de traitement et de connectivité, et Nokia souhaite se positionner au cœur de cette révolution technologique.

L’arrivée de Justin Hotard comme CEO en 2023, après une carrière axée sur le secteur des centres de données et de l’IA, souligne l’engagement stratégique de Nokia dans cette nouvelle vocation. Ancien dirigeant chez Hewlett Packard Enterprise, Hotard démontre la volonté de la société de s’implanter durablement dans ce marché dynamique.

En juin 2024, Nokia a également finalisé l’acquisition d’Infinera pour 2,3 milliards de dollars, une opération stratégique qui lui offre une épaississement technologique et une base client solide, notamment parmi les hyperscalers et les entreprises de cloud. Lors du salon OFC 2025 à San Francisco, cette union a été mise en avant à travers divers stands et discours, témoignant de l’importance de renforcer sa présence sur le marché américain concurrentiel.

Nokia ne construit pas de centres de données, mais fournit l’équipement nécessaire à leur fonctionnement : commutateurs, routeurs, plateformes d’automatisation et logiciels d’orchestration. La société a déjà conclu des accords avec des acteurs majeurs tels qu’Apple, Microsoft Azure, CoreSite ou Kyndryl. En 2024, elle a lancé une plateforme d’automatisation pour les centres de données, adoptée dans divers déploiements critiques à travers le monde.

L’interconnexion représente cependant un défi crucial pour l’IA, car cette dernière nécessite non seulement une puissance de calcul accrue, mais également des réseaux plus rapides, résilients et sécurisés. Les enjeux liés au trafic entre centres de données pour l’entraînement, l’inférence et le déploiement des modèles de raisonnement traduisent ce besoin. Nokia se voit comme un acteur clé dans l’infrastructure réseau, facilitant la connectivité entre systèmes, plutôt que de rivaliser directement avec des fabricants de GPUs comme Nvidia ou AMD. Manish Gulyani, responsable marketing de Nokia, insiste : « Avec l’IA, il devient indispensable d’avoir des solutions de connectivité avec plus de performance, de sécurité et de fiabilité ».

Malgré cette diversification, Nokia conserve ses activités principales dans la téléphonie mobile, notamment le réseau d’accès radio (RAN), où elle demeure un leader mondial. La transition vers les centres de données permet à la firme d’accroître ses revenus et de mieux faire face à la concurrence croissante. La société souhaite désormais jouer un rôle central dans l’infrastructure numérique essentielle pour réaliser la promesse de l’IA de demain.

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