NETREAPER : le « tout-en-un » du hacking éthique qui veut mettre de l’ordre dans le chaos de la cybersécurité

NETREAPER : le « tout-en-un » du hacking éthique qui veut mettre de l’ordre dans le chaos de la cybersécurité

Dans le domaine de la cybersécurité offensive, le tableau est rarement différent : plusieurs fenêtres de terminal ouvertes, une multitude de commandes variées, des logs éparpillés sur le système et un bureau qui ressemble davantage à une salle de contrôle improvisée qu’à un environnement de travail. C’est dans ce contexte qu’émerge NETREAPER, un framework de sécurité réseau qui vise à réduire ce chaos en une seule console.

Disponible sur GitHub et sous licence Apache 2.0, NETREAPER se présente comme un “kit d’outils offensifs” regroupant plus de 70 outils de sécurité au sein d’une interface en ligne de commande unique. Son mantra est clair : “Plus de 70 outils de sécurité. Une seule CLI. Fin aux jongleries entre terminaux.”

Pour un lecteur généraliste en technologie, l’idée peut se résumer ainsi : au lieu de lancer manuellement, un par un, des outils comme nmap, Metasploit, sqlmap, aircrack-ng ou Wireshark, NETREAPER les organise, les enveloppe avec des menus guidés, et centralise leurs résultats. Moins de clics, moins de confusion, et une meilleure traçabilité.


De “47 terminaux ouverts” à un tableau de bord unique

Le créateur de NETREAPER raconte que le projet est né d’une frustration : devoir répéter sans cesse le même rituel de commandes sur une série de terminaux chaque fois qu’il analysait un dispositif ou un réseau. Il a d’abord construit un petit “wrapper” pour automatiser une partie de ce travail répétitif. Puis sont venus les menus, la compatibilité avec plusieurs distributions, le journal des actions… et, avec le temps, ce wrapper s’est transformé en un framework complet, dont la version actuelle porte le nom de v5.3.2 — Phantom Protocol.

Sa philosophie peut se résumer en trois objectifs simples :

  • Rendre le travail plus rapide.
  • Rendre le travail plus propre.
  • Rendre le travail reproductible.

Au lieu pour l’expert de mémoriser des chaînes de paramètres interminables ou de naviguer entre plusieurs onglets, NETREAPER propose une interface en texte avec des menus par catégories : Reconnaissance, Wireless, Exploitation, Identifiants, OSINT, etc. L’utilisateur choisit ce qu’il veut faire, et le framework se charge de lancer les outils appropriés et de sauvegarder les résultats de façon centralisée.


Ce que NETREAPER peut faire (et ce qu’il ne peut pas)

Bien que tout fonctionne en interne avec des commandes Linux classiques, extérieurement, NETREAPER agit comme une sorte de “centre de commandement” pour les tests de sécurité. Parmi les catégories intégrées, on trouve :

  • Reconnaissance réseau : scans avec nmap, masscan ou rustscan ; découverte d’équipements, analyse des ports, services et certificats.
  • Réseaux WiFi : attaques et audits avec aircrack-ng, airodump-ng, wifite, bettercap, reaver ou hcxdumptool, entre autres.
  • Exploitation web et services : utilisation de Metasploit, sqlmap, nikto, gobuster, wpscan ou nuclei pour détecter et exploiter des vulnérabilités.
  • Gestion des identifiants : craquage de hash et tests de force brute avec hashcat, John the Ripper, hydra, medusa ou outils d’impacket.
  • Trafic et performance : capture et analyse avec tcpdump, Wireshark, tshark, ou tests réseau avec hping3 et iperf3.
  • OSINT : collecte d’informations publiques avec des utilitaires comme theHarvester, recon-ng, shodan ou amass.

Tout cela se pilote via des commandes simplifiées telles que :

  • sudo netreaper → ouvre le menu principal.
  • sudo netreaper scan 192.168.1.0/24 → lance un scan réseau.
  • sudo netreaper wifi --monitor wlan0 → active le mode WiFi sur une interface spécifique.
  • sudo netreaper status → affiche les outils installés et opérationnels.

Il est important de souligner : NETREAPER ne “hacke pas seul”. L’utilisateur doit connaître ce qu’il fait. Le framework ne remplace pas la connaissance des outils de base, il les organise et automatise une partie du travail.


Conçu pour Linux… et pour ceux qui vivent dans le terminal

Bien que plusieurs utilitaires intégrés soient courants sur des distributions orientées hacking, comme Kali Linux ou Parrot OS, NETREAPER est conçu pour fonctionner sur un large éventail de systèmes :

  • Kali, Parrot
  • Ubuntu, Debian
  • Fedora, RHEL
  • Arch, Manjaro
  • openSUSE, Alpine

L’installation suit le processus classique pour les logiciels libres : cloner le dépôt et exécuter un script avec les droits d’administrateur. Le script d’installation propose plusieurs profils :

  • Essentiels : un ensemble de base d’outils (environ 500 Mo).
  • Complet : installation intégrale, pouvant atteindre 3 à 5 Go.
  • Wireless : focalisé sur les outils d’audit WiFi.
  • Ou la possibilité de désinstaller lorsque le besoin n’est plus présent.

Une particularité pratique pour les machines mixtes est que NETREAPER détecte le gestionnaire de paquets de chaque distribution et résout automatiquement les dépendances. Il s’adapte ainsi aussi bien à un environnement Debian/Ubuntu qu’à Arch, Fedora ou RHEL, sans que l’utilisateur ait à s’en soucier.


Logs bien structurés et tests tracés

Au-delà du confort, un aspect crucial pour les entreprises, cabinets de conseils et départements de sécurité est la traçabilité.

Dans des audits complexes, il ne suffit pas de “faire” des scans ou des tests ; il faut pouvoir reconstituer ce qui a été exécuté, quand, et avec quels résultats. NETREAPER centralise toute cette trace dans une structure claire dans le répertoire de l’utilisateur :

  • config/ → réglages et configuration.
  • logs/ → enregistrements horodatés des actions.
  • output/ → résultats des scans et outils.
  • sessions/ → sessions et états sauvegardés.
  • captures/ → captures de trafic ou autres données sensibles.

Le framework intègre également des contrôles basiques pour éviter les erreurs évidentes, comme tenter de lancer des attaques WiFi sur une interface Ethernet. Bien qu’il ne soit pas infaillible, cela contribue à réduire les oublis dans des environnements avec plusieurs cartes réseau, machines virtuelles ou adaptateurs WiFi USB.


Éthique et légalité : les précautions incontournables

À une époque où les cyberattaques font la une presque quotidiennement, la présence d’outils offensifs avancés peut susciter des inquiétudes. C’est pourquoi le projet insiste sur un message essentiel :

NETREAPER est conçu pour des tests autorisés.

Avant d’effectuer toute action sur un réseau ou un système, les développeurs rappellent qu’il faut :

  • Obtenir l’autorisation écrite du propriétaire.
  • Définir et documenter le champs d’application du test (ce qu’on peut toucher et ce qu’on ne peut pas).
  • S’assurer de la conformité avec les lois en vigueur dans la juridiction concernée.
  • Maintenir le registre d’audit actif durant toute l’opération.

Une mauvaise utilisation de ces outils peut constituer une infraction. Le logiciel en lui-même est neutre ; la responsabilité revient toujours à l’utilisateur.


Une marque de maturité dans l’écosystème de la cybersécurité

Le fait que des projets comme NETREAPER existent témoigne du stade actuel de la cybersécurité. Le secteur ne se contente plus d’outils puissants, mais réclame également des environnements permettant de travailler de manière ordonnée, reproductible et défendable.

Pour les lecteurs spécialisés, NETREAPER illustre une évolution vers un logiciel d’éthique hacking plus mature : moins de bricolage avec des scripts isolés et plus de plateformes faisant office de hubs de productivité pour des équipes professionnelles.

Ce n’est pas une solution pour débutants ni un jouet, mais une pièce incontournable dans le processus d’évaluation de la résilience des réseaux et systèmes avant qu’ils ne soient attaqués.


Questions fréquentes sur NETREAPER

Qu’est-ce exactement que NETREAPER ?
C’est un framework de sécurité réseau pour Linux qui rassemble plus de 70 outils de cybersécurité offensive en une seule interface en ligne de commande. Il facilite l’organisation des opérations de scan, d’exploitation, d’audit WiFi, d’analyse du trafic, de gestion des identifiants et d’OSINT via un menu centralisé.

NETREAPER permet-il d’apprendre le hacking dès le début ?
Non. Il vise des professionnels ou utilisateurs confirmés qui maîtrisent déjà des outils comme nmap, Metasploit, sqlmap ou hashcat. Le framework simplifie le travail quotidien mais ne remplace pas la connaissance fondamentale ou la formation en cybersécurité.

Dans quels environnements NETREAPER est-il le plus utile ?
Principalement dans des distributions orientées sécurité (Kali, Parrot) ou sur des serveurs Linux où se réalisent des tests d’intrusion, des exercices red team, des audits réseau, des laboratoires de formation avancée, ou des environnements de R&D en cybersécurité.

Est-il gratuit et peut-on l’utiliser en entreprise ?
Oui. NETREAPER est distribué en logiciel libre sous licence Apache 2.0, ce qui autorise son utilisation et sa modification dans un cadre personnel ou professionnel, dans le respect des conditions de la licence. Son usage doit toutefois toujours être autorisé et conforme à la législation locale.


Sources :
Dépôt officiel sur GitHub (Nerds489 / NETREAPER) et Open Security

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