Le premier module correspondant au supercalculateur exascale JUPITER, nommé JEDI, occupe la première place dans la liste Green500, un classement qui répertorie les supercalculateurs les plus efficaces sur le plan énergétique du monde entier. JUPITER a été installé en avril par le consortium germano-français et possède le même matériel que le module booster JUPITER qui est actuellement en construction au Forschungszentrum Jülich.
Ce superordinateur est devenu un véritable pionnier dans ce domaine. Ce premier module est capable d’exécuter 72 milliards d’opérations en virgule flottante par seconde et par watt, tandis que l’ancien leader atteignait 65 milliards.
Le facteur décisif de l’efficacité extraordinaire du module est l’utilisation d’unités de traitement graphique (GPU) et la possibilité d’optimiser les applications scientifiques pour effectuer des calculs sur ces dernières. Actuellement, pratiquement tous les systèmes de pointe de la liste Green500 dépendent en grande mesure des GPU, qui sont conçus pour réaliser des calculs avec une efficacité énergétique nettement supérieure à celle des unités centrales de traitement (CPU) conventionnelles.
Le système de développement JEDI est l’un des premiers au monde à utiliser la dernière génération d’accélérateurs de NVIDIA : le superchip NVIDIA GH200 Grace Hopper, qui combine la GPU NVIDIA Hopper et la CPU NVIDIA Grace en un seul module. Basé sur la dernière architecture BullSequana XH3000 d’Eviden, l’équipe inclut son système de refroidissement par eau chaude à haute efficacité, Direct Liquid Cooling, qui nécessite beaucoup moins d’énergie que le refroidissement par air conventionnel et permet de réutiliser la chaleur générée par la suite.
Le prédécesseur de JUPITER, JEDI, possède déjà le même équipement que le module d’appoint de JUPITER. Dans le cadre du programme JUPITER Research and Early Access Program (JUREAP), les scientifiques peuvent accéder au matériel dans une phase précoce de développement pour optimiser leurs codes. Pour ce faire, ils bénéficient du soutien d’experts du Centre de Calcul de Jülich.
JUPITER
JUPITER sera le premier supercalculateur européen à franchir le seuil de l’exaflop, qui correspond à un quintillion («1» suivi de 18 zéros) d’opérations en virgule flottante par seconde. Le système définitif sera installé par étapes au second semestre de cette année et sera initialement mis à la disposition des utilisateurs scientifiques dans le cadre du programme d’accès anticipé, avant d’entrer en service pour l’utilisateur général au début de 2025.
La puissance de calcul énorme de JUPITER contribuera à repousser les limites des simulations scientifiques et à entraîner de grands modèles d’IA. De plus, il utilise l’architecture de système modulaire dynamique (dMSA) développée par ParTec et le Centre de Calcul de Jülich. Le module d’appoint de JUPITER, qui est déjà installé, comptera environ 125 bâtis BullSequana XH3000 et environ 24 000 Superchips NVIDIA GH200, interconnectés par le réseau InfiniBand NVIDIA Quantum-2. Pour des calculs de 8 bits, courants dans l’entraînement des modèles d’IA, la puissance de calcul dépassera largement les 70 exaflops. Aujourd’hui, cela ferait de JUPITER l’ordinateur d’IA le plus rapide du monde.
Selon les estimations, les besoins énergétiques de JUPITER avoisineront les 11 mégawatts en moyenne. D’autres mesures contribueront à une utilisation encore plus durable de l’énergie. Le centre de données modulaire qui abritera JUPITER est conçu pour extraire la chaleur générée lors du refroidissement et l’utiliser ensuite pour chauffer les bâtiments du campus de Forschungszentrum Jülich.
Tous les composants matériels et logiciels de JUPITER seront installés et gérés à l’aide de la pile de gestion exclusive JUPITER. Il s’agit d’une combinaison de ParaStation Modulo (ParTec), SMC xScale (Eviden) et des composants logiciels du JSC.
Système de développement JUPITER JEDI
Le système de développement JUPITER JEDI est bien plus petit que l’ordinateur final exascale. Il consiste en un seul bâti de la dernière série BullSequana XH3000, qui contient actuellement 24 ordinateurs individuels, appelés nœuds de calcul. Ceux-ci sont reliés les uns aux autres via quatre commutateurs InfiniBand Quantum-2 de NVIDIA et seront complétés par 24 nœuds de calcul supplémentaires au cours du mois de mai.
Lors des mesures pour le classement Green500 des supercalculateurs les plus efficaces énergétiquement, le système JEDI a atteint une puissance de calcul de 4,5 quadrillions d’opérations en virgule flottante par seconde, ou 4,5 pétaflops, avec une consommation moyenne de 66 kilowatts. Lors du fonctionnem