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L’Australie recherche des terres rares dans les déchets miniers pour réduire sa dépendance envers la Chine.

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Face au contrôle croissant de la Chine sur l’approvisionnement mondial en terres rares, l’Australie a commencé à explorer des alternatives pour obtenir ces matériaux critiques à partir de déchets miniers. Les terres rares, indispensables à la fabrication de puces et d’autres composants technologiques avancés, se trouvent au cœur de la compétition géopolitique et économique croissante. Alors que la Chine, leader incontesté dans la production et le raffinage de ces matériaux, impose de nouvelles restrictions à leur exportation, l’Australie travaille sur des solutions innovantes pour extraire des métaux précieux tels que le gallium et le germanium à partir de sous-produits de l’extraction minière.

L’Australie, à la recherche de l’indépendance en matière de terres rares

La demande mondiale de terres rares a explosé ces dernières années en raison de la montée en puissance des appareils technologiques, de l’intelligence artificielle et de la transition vers les énergies renouvelables. Cependant, la Chine contrôle pratiquement 90 % de ces minéraux et, dans le cas de certains éléments comme le dysprosium, elle possède presque 100 % de l’approvisionnement. Dans ce contexte, les pays dépendants de ces matériaux, comme l’Australie, ont commencé à rechercher des méthodes alternatives pour éviter une dépendance totale envers le géant asiatique.

Récemment, les scientifiques australiens ont développé des techniques pour extraire du germanium à partir du raffinage du zinc et du gallium à partir de résidus du raffinage de l’alumine obtenue de la bauxite. Ces méthodes, bien que complexes, pourraient offrir une source constante de terres rares sans la nécessité d’importer de grands volumes de Chine.

Réglementations chinoises et l’impact sur l’industrie mondiale

Le changement de politique de la Chine en matière d’exportations de terres rares a mis en alerte l’industrie technologique mondiale. Depuis le 1er octobre, la Chine exige des exportateurs qu’ils documentent de manière détaillée la chaîne d’approvisionnement et l’utilisation finale de ces matériaux, lui permettant de décider qui peut y accéder. Cette réglementation s’ajoute aux restrictions qu’elle avait déjà imposées sur d’autres éléments comme l’antimoine, le gallium et le germanium, essentiels dans la production de semi-conducteurs et de dispositifs électroniques.

L’objectif de la Chine est clair : contrôler le flux des terres rares et garantir que seuls les pays et les entreprises qui s’alignent sur ses intérêts puissent accéder à ces ressources. Cette mesure affecte non seulement l’industrie des puces, mais aussi des secteurs clés comme le militaire, les énergies renouvelables et l’automobile, tous fortement dépendants de ces matériaux.

Déchets miniers, une alternative prometteuse mais exigeante

La récupération de terres rares à partir de déchets miniers représente une alternative prometteuse pour l’Australie. L’extraction de gallium des déchets du raffinage de l’alumine et de germanium à partir de sous-produits du zinc pourrait réduire le besoin d’importations et aider à construire une chaîne d’approvisionnement plus indépendante. Cependant, ces processus nécessitent des investissements significatifs en infrastructure et en technologie pour être compétitifs face à l’efficacité et aux faibles coûts de production de la Chine.

L’Australie n’est pas le seul pays qui investit dans cette direction. D’autres pays, comme les États-Unis et l’Union européenne, ont également commencé à allouer des fonds pour le développement de nouvelles installations de raffinage et de traitement des terres rares. Cependant, ces projets font face à des défis réglementaires et de coûts qui compliquent leur mise en œuvre à court terme.

La course aux minéraux critiques

Au fur et à mesure que la demande de produits de haute technologie augmente, la compétition pour sécuriser l’approvisionnement en terres rares s’intensifie. L’Agence internationale de l’énergie estime que, d’ici 2040, la demande pour ces matériaux va se multiplier, particulièrement pour répondre aux besoins de la transition énergétique vers des sources renouvelables.

Dans ce contexte, la recherche d’alternatives durables pour obtenir des terres rares est cruciale. Bien que les avancées de l’Australie représentent un pas vers l’indépendance, il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre la production et le raffinage des terres rares à grande échelle sans dépendre de la Chine. Seul le temps dira si ces initiatives parviendront à réduire la dépendance mondiale au géant asiatique ou si, au contraire, la Chine maintiendra sa domination dans l’industrie des terres rares.

via: Nikkei