ARM multiplie sa présence dans l’intelligence artificielle : équipe déjà 70 000 centres de données dans le monde

ARM vise à atteindre 50 % du marché des CPU pour centres de données d'ici 2025

La montée en puissance de l’intelligence artificielle stimule l’adoption des puces Arm, entraînant une croissance sans précédent en matière d’efficience énergétique et de nouvelles architectures pour les centres de données.

L’expansion de l’IA est en train de redéfinir le paysage technologique mondial. Au-delà des avancées dans les modèles génératifs et les outils accessibles, la révolution se joue également en coulisses : dans le matériel qui alimente ces systèmes. Sur ce terrain, Arm s’impose comme l’un des grands gagnants. Selon des données récentes de la société, plus de 70 000 centres de données dans le monde utilisent désormais la technologie Arm, ce qui représente une multiplication par 14 par rapport à 2021.

Cette croissance exponentielle témoigne d’un changement profond dans la façon dont l’industrie aborde les défis liés à la performance, à la scalabilité, mais surtout à l’efficience énergétique dans une époque où la demande en puissance de calcul ne cesse d’augmenter.

Le PDG d’Arm, René Haas, établit un lien direct entre cette progression et l’essor de l’intelligence artificielle. L’entraînement et l’exécution de modèles de langage (LLM) nécessitent de grandes quantités d’énergie et du matériel spécialisé. Bien que les GPU haute performance, comme ceux de NVIDIA, restent en tête en termes de puissance brute, les puces architecturales Arm ont déjà conquis un terrain important grâce à leur faible consommation et à leur moindre coût.

« L’industrie devient de plus en plus consciente que performance et efficacité énergétique doivent aller de pair », affirme Haas. Dans un contexte où les coûts énergétiques s’envolent et où la durabilité devient une priorité, l’attrait pour Arm ne cesse de croître. Contrairement aux architectures x86 traditionnelles, l’architecture Arm propose une alternative plus efficace, idéale pour des tâches spécifiques telles que l’inférence en IA ou les microservices dans le cloud.

Le développement de l’écosystème Arm ne se limite pas aux grandes entreprises. Depuis 2021, le nombre de startups intégrant ses puces a été multiplié par 12, attirées par sa flexibilité et ses coûts compétitifs. Ce phénomène montre que la barrière à l’entrée pour la haute performance informatique se réduit. Par ailleurs, le succès d’Apple avec ses puces M1 et M2, basées sur Arm, a inspiré d’autres acteurs. Qualcomm, par exemple, a récemment lancé son premier processeur Snapdragon compétitif pour ordinateurs portables, avec des résultats encourageants. La migration vers Arm n’est plus une expérience : c’est une tendance consolidée dans la mobilité, le bureau et l’intelligence artificielle.

Cependant, à mesure que l’infrastructure supportant l’IA se développe, son impact environnemental se fait également sentir. La croissance des centres de données équipés de puces plus efficaces comme celles d’Arm tente de compenser le coût énergétique du boom de l’IA, mais la pression sur les réseaux électriques devient évidente. Des exemples comme celui de PJM Interconnection, le plus grand réseau électrique aux États-Unis, illustrent une demande dépassant l’offre, avec des hausses de facture pouvant atteindre 20 %.

Dans ce contexte, le rôle d’Arm, en tant que solution à faible consommation, devient encore plus crucial. Dotée de technologies conçues dès l’origine pour l’efficacité, la société se positionne comme un partenaire clé pour concilier innovation et durabilité.

Le développement d’Arm ne se limite pas à une mode passagère. La synergie entre efficacité énergétique, scalabilité et adoption universelle dans des secteurs comme l’IA, le cloud et la mobilité en fait une pièce maîtresse du nouveau paradigme informatique. Alors que le marché a été longtemps dominé par l’architecture x86, l’ascension d’Arm marque le début d’une diversification architecturale saine, susceptible de définir le futur du traitement des données. Dans un monde de plus en plus dépendant de l’intelligence artificielle, avoir 70 000 centres de données optimisés pour cette technologie n’est pas seulement un avantage, c’est une nécessité stratégique.

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