Dans un contexte économique de plus en plus incertain et exigeant, les risques évoluent et se multiplient, rendant essentielle une couverture assurée adaptée. Cela revêt une importance particulière pour les PME en Espagne, qui constituent l’épine dorsale du tissu productif et soutiennent une grande partie de l’économie nationale. Pourtant, la réalité met en évidence une défaillance notable : 89 % des PME présentent une lacune en matière de protection assurantielle, selon le rapport global “Hiscox Gap Report 2025 : l’écart d’assurance chez les PME espagnoles”, publié aujourd’hui pour offrir une radiographie du niveau de couverture du secteur.
38 % des PME espagnoles ne disposent pas d’assurance responsabilité civile générale, alors qu’elles en ont besoin compte tenu de leur activité
En Espagne, le rapport révèle qu’un pourcentage élevé de ces entreprises manque de couvertures essentielles à leur activité, telles que la Responsabilité Civile Générale et Professionnelle ou l’Assurance Cyber, malgré la nécessité de ces protections en raison de la nature de leur secteur ou de leur mode d’interaction avec la clientèle. À cet égard, il est souligné que 38 % des PME en Espagne n’ont pas de RC Générale, alors qu’elles en ont besoin en fonction de leur activité, notamment en raison de leurs interactions avec les clients (en ligne ou en face à face). De plus, il est à noter que 11 % des PME œuvrant dans le secteur du conseil ne disposent pas de RC Professionnelle, qui constitue une couverture fondamentale pour leur activité.
Par ailleurs, l’étude révèle que seul 43 % des PME à l’échelle mondiale disposent d’une RC Générale, ce pourcentage tombant à 26 % pour les PME espagnoles. Parmi les assurances les plus souscrites, figurent en tête l’Assurance pour véhicules commerciaux (35 %), suivie par l’Assurance accidents personnels (34 %), la RC Professionnelle (32 %), l’Assurance Cyber (31 %), la Multirisque (30 %) ou encore la responsabilité D&O (30 %). Par ailleurs, 7 % affirment ne pas avoir souscrit de quelconque assurance.
Revoir et ajuster les limites d’indemnisation par sinistre, un défi non encore relevé par les PME espagnoles
Le rapport indique également que seulement 1 % des PME ayant accru leurs revenus n’ont pas mis à jour leurs assurances, ce qui montre que quasiment toutes respectent leur obligation d’en informer la compagnie pour assurer une couverture adéquate de leurs risques. Toutefois, un nombre significatif d’entreprises n’a pas revu ses polices depuis plusieurs années. Ainsi, 10 % n’ont pas actualisé leur RC Générale depuis plus de 3 ans, un chiffre comparable à celui de la Multirisque (12 %). Concernant la RC Professionnelle, ce taux grimpe à 33 %, révélant une mise à jour particulièrement négligée dans ce domaine.
De plus, l’étude souligne qu’à l’échelle mondiale, plus de la moitié des PME disposent de limites d’indemnisation inférieures ou égales à un million d’euros par sinistre, ce qui peut s’avérer insuffisant, notamment pour des entreprises en phase de croissance. La situation en Espagne n’est pas meilleure : seulement 43 % des PME disposent de limites supérieures à un million d’euros en RC Professionnelle. Pour la RC Générale, ce pourcentage n’atteint que 44 %, tandis que le taux en Multirisque chute à 22 %. L’étude met en évidence qu’un 3 % des PME espagnoles maintiennent des limites de couverture en RC Générale bien en dessous de leurs revenus annuels, ce qui les expose à des sinistres de grande ampleur.
Les préoccupations liées à leur activité empêchent presque toutes les PME espagnoles de dormir sur leurs deux oreilles
Malgré cette disparité généralisée dans la couverture assurantielle, les entrepreneurs de petites entreprises expriment une grande inquiétude face aux risques quotidiens. En effet, 95 % des PME en Espagne déclarent que les préoccupations liées à leur activité leur empêchent de dormir sereinement. Environ un tiers mentionne également des risques que pourrait couvrir une assurance, tels que les cambriolages ou les dommages matériels (39 %), les cyberattaques ou la fuite de données (34 %), l’inflation (34 %), la chute de l’économie (33 %), les blessures sur le lieu de travail (32 %), les litiges ou recours juridiques (31 %), les catastrophes naturelles (30 %), ou encore la pénurie de main-d’œuvre (29 %). Seul 5 % affirment que rien de leur activité ne leur cause d’inquiétude majeure.
“Notre rapport met en lumière deux aspects essentiels. D’un côté, il révèle l’existence d’un écart d’assurance chez les PME espagnoles, un phénomène dont personne n’avait encore parlé ni quantifié, et que nous souhaitons mettre en avant et analyser. De l’autre, il confirme que la sécurité offerte par l’assurance reste un vecteur de tranquillité lors de la gestion d’une entreprise. Dans un contexte particulièrement complexe pour le tissu entrepreneurial espagnol, les PME ont plus que jamais besoin d’un accompagnement. Il est crucial de rappeler que l’assurance est là pour les protéger quand elles en ont le plus besoin, notamment face à des risques qui jusque-là étaient peu considérés,” déclare David Heras, directeur général de Hiscox Espagne et Portugal.