Le Consortium UALink lance la spécification ouverte UALink 200G 1.0
Le Consortium UALink a officiellement dévoilé la spécification UALink 200G 1.0, un nouveau standard d’interconnexion haute performance conçu pour relever les défis croissants de scalabilité et d’efficacité face aux charges de travail en intelligence artificielle (IA) et en calcul haute performance (HPC). La particularité de cette technologie : elle permet de connecter jusqu’à 1.024 accélérateurs au sein d’un même cluster, avec une capacité de 200 Gbps par ligne.
Contrairement à la norme propriétaire NVLink développée par NVIDIA, UALink se positionne comme une solution ouverte, évolutive et multi-vendeur, soutenue par un consortium regroupant des géants tels qu’AMD, Intel, Apple, Google, AWS, Microsoft, Meta, HPE et Cisco, entre autres.
Une architecture conçue pour l’ère de l’IA
Avec l’essor des modèles de langage de grande taille (LLMs) et l’IA générative, ainsi que les exigences d’inférence en temps réel, l’infrastructure d’interconnexion entre accélérateurs est devenue un goulet d’étranglement. UALink propose une architecture faible latence et haut débit, conçue dès le départ pour optimiser le rendement des clusters à grande échelle, réduire les coûts et minimiser la consommation énergétique.
Parmi ses principaux avantages, on peut noter :
- Performance déterministe : UALink atteint jusqu’à 93 % du débit maximal effectif, avec des latences comparables à celles des commutateurs PCIe mais à des vitesses Ethernet.
- Efficacité énergétique et économique : Grâce à un design compact et un empilement plus léger, il permet de réduire la surface des puces, de diminuer le coût total de possession (TCO) et de simplifier l’architecture des systèmes.
- Standard ouvert et collaboratif : Plus de 85 entreprises travaillent au développement d’accélérateurs et de commutateurs compatibles avec UALink, favorisant l’interopérabilité et l’innovation partagée.
Un élan pour l’écosystème ouvert de l’IA
UALink se distingue également par son approche de mémoire sémantique, facilitant la communication directe entre accélérateurs (peer-to-peer) par des opérations de lecture, d’écriture et atomiques. Cela en fait un élément clé pour les architectures distribuées et pour les fournisseurs de services cloud souhaitant étendre leur capacité en IA sans avoir à recourir à des solutions propriétaires.
« UALink est la seule solution d’interconnexion avec une sémantique de mémoire optimisée pour l’IA, qui est aussi ouverte et économe en énergie et en coûts », déclare Kurtis Bowman, président du Consortium UALink.
Selon des données du groupe d’analyse Dell’Oro, cette spécification « répond directement au défi de scalabilité imposé par l’IA moderne », avec un modèle d’interconnexion pensé pour évoluer au rythme demandé par l’informatique de nouvelle génération.
Une alternative tangible à NVLink
Avec la domination de NVIDIA dans le secteur des accélérateurs IA, de nombreux observateurs ont mis en garde contre la dépendance à son écosystème fermé, notamment en ce qui concerne l’interconnexion NVLink. UALink 200G 1.0 représente une réponse concrète et collaborative de la part du reste de l’industrie, avec une vision centrée sur la normalisation, l’interopérabilité et la souveraineté technologique.
Le standard est désormais disponible publiquement sur ualinkconsortium.org et les premiers produits compatibles devraient arriver sur le marché dans les mois à venir. Pour les entreprises, centres de données et fournisseurs de cloud cherchant à construire des infrastructures IA plus ouvertes, modulaires et durables, UALink se profile comme un élément clé du futur.