Le plus grand fabricant de puces au monde, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), prévoit une hausse de ses tarifs de production pour 2026. Selon des sources de la chaîne d’approvisionnement citées par DigiTimes, l’entreprise a déjà informé ses clients stratégiques que les prix de ses processus les plus avancés — 5/4 nm, 3 nm et 2 nm — augmenteront d’un 5 % à 10 %. Ce mouvement vise à compenser la pression exercée par les droits de douane, les fluctuations du taux de change et l’augmentation des coûts d’exploitation mondiaux.
Ce renchérissement n’étonne pas le secteur. Lors d’une intervention précédente, le président de TSMC, Mark Liu (魏哲家), avait réagi avec humour à la question de savoir si l’entreprise comptait faire appel aux prix pour faire face aux défis financiers : « Ce que l’on pense, n’est pas toujours dit à voix haute ». Désormais, ces paroles semblent se concrétiser.
Les clients de pointe, les plus impactés
La hausse affectera directement les grands clients qui dépendent des nœuds les plus avancés, parmi lesquels Apple, NVIDIA, AMD, Qualcomm, Broadcom et Intel. Ces sociétés constituent le noyau de la demande pour des processus allant jusqu’à 5 nm ou moins, stimulée par la fièvre de l’intelligence artificielle, la montée en puissance du calcul haute performance (HPC) et l’expansion des centres de données.
En revanche, TSMC aurait proposé des remises pour des processus plus matures — 28 nm et plus — afin de maintenir la compétitivité des volumes dans des applications telles que l’automobile, l’IoT et l’électronique grand public traditionnelle.
Rumor: TSMC may hike prices for advanced chip manufacturing 5%-10% in 2026 to offset US tariffs, exchange rate fluctuations, and supply chain price pressures, media report. Prices will increase for advanced processes from 5/4nm, 3nm, 2nm, while discounts may be coming for older…
— Dan Nystedt (@dnystedt) 1er septembre 2025
Un contexte marqué par les tensions géopolitiques et les changements stratégiques
Ce ajustement tarifaire s’inscrit dans un contexte comprenant plusieurs facteurs :
- Tarifs américains : l’entreprise doit continuer à supporter des coûts supplémentaires liés aux tensions commerciales et à son expansion en Arizona.
- Appréciation du dollar taïwanais : ces dernières semaines, la devise locale s’est renforcée, rendant la production plus coûteuse pour ses clients internationaux payant en dollars américains.
- Coûts liés à l’expansion mondiale : TSMC a engagé 300 milliards de dollars dans de nouvelles usines et infrastructures, non seulement à Taïwan mais aussi aux États-Unis et au Japon, notamment dans les lignes d’emballage avancé et la production en 2 nm.
La société a clairement indiqué qu’elle doit transférer une partie de ces pressions sur ses prix afin de maintenir ses marges bénéficiaires, surtout sur les nœuds les plus avancés, où la concurrence reste limitée.
Le concurrent japonais Rapidus se prépare à la technologie 2 nm
Cette annonce coïncide avec les progrès de Rapidus, le consortium japonais de semi-conducteurs qui développe son nœud 2 nm « 2HP » avec pour objectif de commencer la production en masse en 2027. D’après les données préliminaires, sa densité logique serait comparable à celle du N2 de TSMC et supérieure à celle du 18A d’Intel, ce qui en ferait un concurrent potentiel dans le domaine technologique, bien qu’il reste en retard en termes de volume et d’expérience.
En attendant, TSMC prévoit de lancer la production de masse de son N2 au dernier trimestre 2025, lui assurant plusieurs mois d’avance stratégique.
Un marché sans véritable concurrence
Avec plus de 50 % de part de marché mondiale en fonderie et un contrôle quasi total des nœuds de pointe, TSMC bénéficie d’une marge de manœuvre rare dans l’industrie. Si l’entreprise a toujours été prudente pour ne pas tendre excessivement la relation avec ses clients — qui dépendent de ses usines pour faire tourner leurs propres activités —, les analystes conviennent que le marché actuel tolère une hausse des prix, car aucune autre fonderie ne peut égaler ses capacités immédiates en termes de performance, d’échelle et de fiabilité.
Foire aux questions (FAQ)
1. Quelles processus seront impactés par cette augmentation des prix de TSMC ?
Les nœuds avancés de 5/4 nm, 3 nm et 2 nm, très demandés par les fabricants de chips pour l’IA, les mobiles et les centres de données.
2. Y aura-t-il des remises sur les processus plus matures ?
Oui. TSMC envisage d’offrir des prix plus compétitifs pour les processus comme le 28 nm et au-delà afin de soutenir la demande dans l’automobile, l’IoT et l’électronique grand public.
3. Quel sera l’impact de cette hausse sur des entreprises comme Apple ou NVIDIA ?
Ces sociétés verront leurs coûts de production de chips avancés augmenter. Pour Apple, cela pourrait se répercuter sur le prix des futurs appareils ; pour NVIDIA, sur le coût des GPU pour l’IA et le HPC.
4. Qui sont les concurrents dans la course aux 2 nm ?
TSMC mène la course, mais Rapidus (Japon) prévoit de commencer en 2027, et Samsung travaille aussi sur des nœuds similaires. Intel mise sur 18A, avec une approche différente axée sur l’efficacité énergétique.
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