TikTok évite l’interdiction aux États-Unis avec une coentreprise contrôlée par des investisseurs américains : la clôture est fixée au 22 janvier 2026

TikTok évite l'interdiction aux États-Unis avec une coentreprise contrôlée par des investisseurs américains : la clôture est fixée au 22 janvier 2026

Après plus de cinq années de luttes politiques, commerciales et judiciaires, TikTok s’apprête à clôturer le chapitre le plus sensible de son histoire récente aux États-Unis. Selon les informations préliminaires rapportées par Axios, à partir d’un document interne attribué à la direction de l’entreprise, ByteDance aurait conclu un accord pour transférer l’exploitation de TikTok aux États-Unis à une joint venture contrôlée par des investisseurs locaux, dont la fermeture est prévue pour le 22 janvier 2026.

Le principe stratégique est simple : poursuivre l’activité sur le marché américain sans renouveler des délais administratifs ou vivre en permanence sous la menace d’un « blackout » réglementaire. Si ses termes finaux sont confirmés, cet accord marque une évolution pragmatique : plutôt qu’une vente « classique » à un unique acheteur, il s’agit d’une structuration juridique où le contrôle passe entre les mains d’investisseurs américains, ByteDance conservant une participation minoritaire.

Ce que l’on sait du partage et des acteurs impliqués

Un des points qui suscite le plus d’attention concerne la répartition actionnariale que cet accord pourrait impliquer. Les informations disponibles indiquent que Oracle, Silver Lake et MGX détiendraient ensemble 45% de la joint venture TikTok US. En outre, près d’un tiers relèverait d’investisseurs déjà présents chez ByteDance, tandis qu’environ 20% resterait la propriété de ByteDance elle-même.

Au-delà des pourcentages, un détail stratégique explique la présence récurrente de certains noms dans ce type de négociations : l’infrastructure et les garanties de contrôle. Pour Oracle, par exemple, leur rôle est souvent associé à la couche technologique et de « confiance » (hébergement, audit, gouvernance des données, etc.), un terrain considéré à Washington aussi essentiel que la participation au capital.

Tableau synthétique : répartition estimée (selon les informations publiées)

Acteurs Participation approximative Analyse stratégique
Oracle + Silver Lake + MGX 45% Contrôle américain avec expertise technologique & financière
Investisseurs actuels de ByteDance ~33% Poursuite partielle de la collaboration existante
ByteDance (société mère) ~20% Cession du contrôle tout en conservant un intérêt dans le business

Note : la répartition finale pourra varier jusqu’à la clôture et dépendra des approbations réglementaires et des conditions de l’accord.

Pourquoi maintenant : la pression réglementaire ne laisse pas d’autre choix

Le contexte réglementaire pousse TikTok à trouver une solution stable. En avril 2024, les États-Unis ont adopté et promulgué la Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act, une loi qui, en pratique, impose une « désinvestiture qualifiée » pour éviter le blocage de l’application dans les boutiques et services essentiels. La loi a été signée le 24 avril 2024 et prévoit une échéance critique en janvier 2025 si la sortie du contrôle considéré comme « adversaire » n’est pas effectuée.

Ce cadre réglementaire a transformé la négociation en une sorte de compte à rebours : il ne suffisait pas de promettre des changements ; il fallait architecturer une structure de propriété et de gouvernance capable de répondre aux exigences des régulateurs, législateurs et tribunaux. Parallèlement, la procédure s’est déplacée dans le domaine judiciaire (notamment avec la référence à TikTok v. Garland lors du suivi public du dossier).

Chronologie d’un feuilleton commencé en 2020 et qui s’éternise

Pour comprendre l’enjeu, il convient d’observer la longue durée :

  • 2020 : début de la pression politique sous l’administration Trump, avec des tentatives d’obliger une vente pour des raisons de « sécurité nationale ».
  • 24 avril 2024 : promulgation de la loi fixant un mécanisme de désinvestissement ou de blocage.
  • Janvier 2025 : échéance critique si TikTok ne se conforme pas au mécanisme de « désinvestissement qualifié ».
  • 2025 : enchaînement de moratoires et de prolongations pour permettre une sortie négociée.
  • 22 janvier 2026 : date prévue pour la finalisation de l’accord, selon les informations disponibles.

Ce que cela signifie pour les utilisateurs, créateurs et marques (et ce que cela n’implique pas)

Pour l’utilisateur moyen américain, la traduction est simple : TikTok continuerait à fonctionner normalement, évitant fermetures brutales ou incertitudes quotidiennes. Pour les créateurs et les marques, l’impact est encore plus immédiat : le marché publicitaire américain est trop important pour supporter la menace de « fermeture imminente » à intervalles réguliers.

Ce que ceci n’implique pas, selon la logique même de l’accord, c’est un changement automatique de TikTok hors des États-Unis. La solution est limitée au marché américain, sans modifier le fonctionnement de la plateforme en Europe ou en Amérique latine.

L’aspect manquant : ce n’est pas qu’une « vente », mais aussi du contrôle et de la gouvernance

Dans ce type d’opérations, le mot « vente » est souvent trop restrictif. La question véritable — celle qui motive cinq ans de conflit — concerne qui contrôle réellement l’actif : gouvernance, accès aux données, opérations techniques, processus décisionnels, capacité d’audit.

C’est pourquoi la formule d’une joint venture contrôlée par des investisseurs américains est perçue comme une solution politique : elle permet d’affirmer « contrôle domestique » sans avoir à démanteler la machine globale de TikTok du jour au lendemain. Cependant, la clôture du 22 janvier n’est qu’une étape : il reste des approbations, des conditions et un examen géopolitique inévitable.


Questions fréquentes

Quand l’opération de TikTok aux États-Unis sera-t-elle finalisée ?
Selon les informations disponibles, ce sera le 22 janvier 2026.

Quels acteurs contrôleront la joint venture TikTok aux États-Unis ?
L’information indique un consortium composé de Oracle, Silver Lake et MGX détenant environ 45%.

Ce accord affecte-t-il TikTok en Europe ou en Espagne ?
Probablement pas : il concerne principalement les activités de TikTok aux États-Unis, tandis que la plateforme en dehors de cette zone continuerait à fonctionner sous sa structure habituelle.

Pourquoi les États-Unis auraient-ils pu interdire TikTok sans vente ?
Parce que la législation adoptée en avril 2024 prévoit un mécanisme de désinvestissement pour empêcher qu’une application sous contrôle considéré comme « adversaire » continue d’être distribuée et utilisée dans le pays.

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