Une commande de 16,5 milliards de dollars place Samsung Foundry au cœur de la stratégie technologique de Tesla et marque un tournant décisif dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs.
L’industrie des semi-conducteurs connaît une refonte majeure. Tesla et Samsung Foundry ont signé un contrat d’une valeur record de 16,5 milliards de dollars, le plus important accord de fourniture de puces de l’histoire de la société sud-coréenne. Selon Elon Musk, Samsung produira les nouveaux processeurs AI6 de Tesla dans son usine de Taylor, au Texas, un site qui avait jusque-là été critiqué pour ses retards et son manque de clients stratégiques.
Musk a souligné l’importance stratégique de cet engagement en déclarant : « La signification stratégique de cet accord est difficile à sous-estimer ». Il a également indiqué qu’il suivrait personnellement le processus pour s’assurer que les puces répondent aux standards stricts de Tesla.
Autre conséquence positive pour Samsung Foundry : cet accord constitue une bouffée d’oxygène. Pendant des années, la division de fonderie de la société a été éclipsée par TSMC, qui détient plus de 67 % du marché mondial. Samsung, en revanche, ne possède qu’environ 8 %.
Cependant, avec Tesla comme client majeur, la donne pourrait changer. Selon des analystes internationaux, ce contrat pourrait voir les ventes de Samsung Foundry augmenter jusqu’à 10 % par an et renforcer sa présence sur le marché américain, un enjeu clé dans la rivalité technologique avec la Chine.
La réaction des marchés a été immédiate : après l’annonce, les actions de Samsung ont grimpé de 6,8 % en une seule journée, portant leur valorisation à plus de 30 % en cette année.
Ce partenariat s’inscrit également dans une dynamique géopolitique. Avec la loi américaine sur les chips (CHIPS Act), les États-Unis encouragent massivement la production locale de semi-conducteurs critiques. Tesla et Samsung deviennent ainsi des acteurs clés dans cette course pour réduire la dépendance à Taïwan et sécuriser leur approvisionnement face à d’éventuelles crises internationales.
Ce contrat est aussi perçu comme une validation technologique pour Samsung : réussir à produire efficacement les puces Tesla au Texas pourrait lui permettre de se présenter comme une alternative crédible à TSMC dans le domaine des semi-conducteurs avancés.
La production de masse devrait débuter en 2028, et les premiers véhicules Tesla équipés de puces AI6 pourraient circuler dès 2029. Bien que ce calendrier semble lointain, dans l’industrie des semi-conducteurs, une décennie s’inscrit dans un cycle d’innovation, et pour Tesla, il s’agit d’assurer l’approvisionnement d’un composant clé pour son avenir.
Ce partenariat stratégique comporte également des risques. Si Samsung ne respecte pas ses engagements, Tesla pourrait payer un prix élevé. En définitive, cet accord de 16,5 milliards de dollars risque de façonner l’industrie des semi-conducteurs pour la prochaine décennie.
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