STMicroelectronics supprimera 5 000 emplois au cours des trois prochaines années dans le cadre de son plan de réajustement.

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Le PDG Jean-Marc Chery confirme les réductions, qui incluent 2 800 suppressions de postes déjà annoncées et une réduction progressive via des départs à la retraite anticipés et des départs volontaires.

Le fabricant européen de semi-conducteurs STMicroelectronics (STM) prévoit de supprimer 5 000 emplois sur une période de trois ans, comme l’a confirmé son PDG, Jean-Marc Chery, lors d’un événement organisé par BNP Paribas à Paris. Cette initiative s’inscrit dans un plan de réorganisation visant à économiser des centaines de millions d’euros d’ici 2027, en réponse aux pressions du marché et à une stratégie de limitation des coûts amorcée à la fin de 2024.

Parmi les 5 000 postes supprimés, 2 800 avaient déjà été annoncés auparavant, tandis que 2 000 seront obtenus par des départs naturels, tels que des retraites ou des non-renouvellements de contrat. Le reste devrait se faire par des départs volontaires, selon Chery.

Résistance en Italie et participation de l’État

Le PDG a également indiqué que les négociations avec les autorités locales, notamment en Italie, ont retardé une partie de la mise en œuvre du plan. Dans ce pays, le gouvernement s’oppose fermement à de nouvelles réductions, exigeant qu’elles soient limitées à un maximum de 1 000 suppressions de postes.

La France et l’Italie, qui détiennent ensemble 27,5 % du capital de STMicroelectronics, sont directement impliquées dans les décisions stratégiques du groupe, qui emploie actuellement 50 000 personnes dans le monde.

En avril, STM avait déjà confirmé que 1 000 des 2 800 suppressions annoncées en France seraient volontaires, dans un effort pour atténuer l’impact social du plan d’ajustement.

Pression du marché et controverses internes

Cette décision intervient dans un contexte complexe pour STM, marqué par la baisse de la demande dans des segments clés du marché et une pression concurrentielle croissante dans le secteur des semi-conducteurs. De plus, l’entreprise a dû faire face à des rumeurs et à des accusations concernant un présumé usage d’informations privilégiées à l’encontre de son PDG, accusations que la société a formellement rejetées.

Malgré ces turbulences, la direction de STM maintient sa feuille de route visant à renforcer sa rentabilité et sa capacité d’investissement, en particulier dans des domaines émergents comme l’intelligence artificielle et la fabrication locale, en réponse aux nouvelles politiques commerciales impulsées par les États-Unis.

Restructuration avec un impact limité sur la production

Bien que la réduction soit significative en chiffres absolus, des sources internes signalent qu’aucun impact immédiat sur les opérations des usines de fabrication n’est attendu, car une grande partie des départs se fera progressivement et avec des compensations.

L’entreprise, qui produit des composants clés pour l’automobile, l’électronique industrielle et les produits de consommation, doit maintenant relever le défi d’équilibrer sa stratégie de réduction avec la continuité opérationnelle et la rétention de talents critiques.


L’annonce de STMicroelectronics souligne les difficultés rencontrées par l’industrie européenne des semi-conducteurs dans un contexte de transformation mondiale. Alors que d’autres entreprises, telles que SpaceX, Intel ou TSMC, accélèrent leurs investissements dans les capacités d’emballage et de production locale, STM choisit de réduire ses coûts sous la pression des marchés. À court terme, cet ajustement pourrait améliorer ses marges. À long terme, le défi sera de maintenir sa compétitivité sans compromettre son capital humain et sa capacité d’innovation.

Source : finviz

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