Elon Musk souhaite également conquérir les communautés de voisinage avec un modèle hybride : connexion partagée, comptes individuels, absence d’assistance technique sur place, et des incitations à l’installateur hôte. C’est ainsi qu’est présenté Starlink Communauté.
Starlink, le service d’accès à Internet par satellite de SpaceX, a franchi une étape supplémentaire dans son expansion commerciale en zones urbaines à forte densité de population. Jusqu’à présent principalement axé sur les habitations rurales ou isolées, l’opérateur satellite teste un nouveau produit baptisé Starlink Communauté, destiné spécifiquement aux immeubles résidentiels, immeubles en copropriété et quartiers résidentiels.
Ce nouveau mode de fonctionnement, encore non officiellement lancé, est brièvement apparu sur le site web en espagnol de Starlink avant d’être rapidement retiré. Cependant, le contenu reste accessible à l’adresse starlink.com/community, et sa structure technique suscite déjà un vif débat parmi les professionnels des technologies de l’information et les gestionnaires de réseaux.
Starlink Communauté permet à une seule antenne satellite et son routeur associé de gérer la connexion pour plusieurs logements en partageant la bande passante totale via un réseau Ethernet à commutation (switch) et des sous-réseaux séparés. Ce système repose sur un modèle collaboratif où un « utilisateur hôte » se charge d’acheter et d’installer le kit Starlink, de mettre en place l’infrastructure réseau (antenne, switch, câblage Ethernet), d’inscrire les abonnés individuels sur un portail de gestion, et de fournir un support de première ligne (dépannage basique, redémarrages, maintenance physique). En contrepartie, ce hôte reçoit une commission directe pour chaque utilisateur s’abonnant via la communauté.
Le modèle de Starlink Communauté mêle un accès partagé de type FAI local à une autogestion distribuée entre voisins. À l’échelle du réseau, cela se schématise ainsi : chaque logement dispose de son propre routeur Wi-Fi relié à un switch commun, avec recommandation d’établir des VLANs ou au moins des sous-réseaux isolés pour éviter tout conflit IP ou trafic indésirable. Les abonnés paient directement à Starlink et disposent de comptes individuels, ce qui permet de gérer séparément authentification, suivi de consommation et facturation.
Parmi les avantages techniques et opérationnels, on compte notamment une connectivité adaptable dans les zones dépourvues de fibre optique, des débits symétriques plus stables que l’ADSL ou le WISP en environnements saturés, des comptes personnels pour chaque utilisateur, une gestion locale facilitée, et l’absence d’interventions que nécessitent traditionnellement Starlink, ce qui réduit coûts et délais.
Néanmoins, ce modèle présente aussi des limitations : partage de la bande passante entre usagers, absence de support officiel in situ, complexité du réseau LAN partagé avec le risque de conflits IP ou de saturation du switch, latence variable pouvant atteindre 40-70 ms, et non adaptation pour des usages critiques comme VoIP professionnel, trading ou gaming de haut niveau.
Les usages recommandés concernent principalement les immeubles sans accès fibre, les résidences temporaires ou zones rurales sans couverture terrestre, ainsi que les communautés autogérées où certains voisins disposent déjà de compétences techniques. Pour les administrateurs systèmes, il est conseillé d’utiliser des switches gestionnaires supportant VLAN, d’appliquer des QoS pour gérer la saturation, de garantir une séparation des sous-réseaux et NAT pour la sécurité, et de mettre en place une surveillance locale à l’aide d’outils comme Grafana, Prometheus ou Netdata.
En termes de questions fréquentes, la vitesse maximale dépend du plan choisi et du nombre de connexions : un kit standard peut atteindre 250 Mbps, mais cette capacité est partagée. La maintenance et le support technique sont à la charge de l’hôte, Starlink n’intervenant qu’en cas de problème critique. La latence, typique autour de 40-70 ms, est acceptable pour la plupart des usages multimédias, mais moins optimale pour le gaming ou le trading en temps réel, et chaque logement doit disposer de son propre routeur pour éviter tout partage LAN. La sécurité entre voisins se gère notamment via VLAN ou NAT, et la revente du service par l’hôte n’est pas autorisée : chaque utilisateur contracte directement avec Starlink.
Ce concept innovant ouvre de nouvelles perspectives pour l’accès SkyInternet dans les environnements complexes, tout en posant des défis en matière de gestion pour les communautés et les administrateurs réseaux.