Snowflake renforce son engagement en l’IA agissante avec Anthropic et un accord de 200 millions de dollars

Snowflake et Anthropic s'associent pour apporter les modèles Claude au cloud des données IA

Snowflake a frappé un grand coup dans la course à l’intelligence artificielle d’entreprise. La société de données cloud a annoncé l’élargissement de son partenariat avec Anthropic, créateur des modèles Claude, via un accord pluriannuel d’une valeur de 200 millions de dollars, visant un objectif très précis : déployer des agents d’IA sur les données critiques des plus grandes entreprises mondiales.

Ce mouvement ne se limite pas à « ajouter un modèle supplémentaire » à leur offre. La collaboration combine les modèles Claude d’Anthropic — y compris les versions récentes telles que Claude Sonnet 4.5 et Claude Opus 4.5 — avec l’infrastructure de gouvernance des données de Snowflake et ses capacités Cortex AI, dans le but de faire passer l’IA agentielle du simple laboratoire expérimental au cœur des processus métier.

Une IA agentielle sur les données qui comptent déjà

Un message central de cette annonce est que Claude sera intégré directement dans l’environnement où résident déjà les informations de plus de 12 600 clients mondiaux de Snowflake, peu importe qu’ils utilisent Amazon Bedrock, Google Cloud Vertex AI ou Microsoft Azure.

Jusqu’à présent, des milliers d’organisations utilisaient déjà Snowflake Cortex AI pour consommer des modèles d’Anthropic et traiter des milliards de tokens de Claude chaque mois, principalement pour des tâches ponctuelles telles que la synthèse, la classification ou l’analyse documentaire. La nouvelle étape de cette collaboration va plus loin :

  • Le focus se déplace vers des agents IA capables de chaîner plusieurs étapes.
  • Ces agents peuvent décider des données dont ils ont besoin, lancer des requêtes (y compris SQL complexe), combiner des sources et fournir des réponses justifiées.
  • Selon les benchmarks internes de Snowflake, les agents utilisant Claude dépassent 90 % de précision dans des tâches avancées de conversion de texte en SQL.

Concrètement, un utilisateur métier pourra poser la question : « Comment ont évolué les marges de notre activité SaaS en Europe au cours des trois dernières années et quels segments connaissent une baisse ? » et recevoir non seulement un chiffre, mais une analyse complète appuyée par des tableaux, des décompositions et du contexte, sans avoir à écrire une seule ligne de SQL.

Un « cerveau » d’IA pour le Data Cloud de Snowflake

La collaboration repose sur plusieurs piliers techniques au sein de la plateforme :

  • Snowflake Intelligence : un agent d’intelligence métier propulsé par Claude Sonnet 4.5, capable de répondre en langage naturel à partir de données structurées et non structurées.
  • Snowflake Cortex AI Functions : une fonction permettant d’invoquer directement des modèles Claude — y compris Opus 4.5 — depuis SQL, pour traiter texte, images, audio et données tabulaires.
  • Snowflake Cortex Agents : un framework pour construire des agents de traitement de données en production, capables de récupérer et de raisonner sur diverses sources au sein de l’environnement gouverné de Snowflake.
  • Snowflake Horizon Catalog : la couche de gouvernance et d’observabilité assurant traçabilité, contrôles d’accès et politiques d’IA responsable.

Le résultat est une sorte de « couche d’IA » native sur le Data Cloud : les modèles d’Anthropic ne résident pas dans un silo externe, mais sont intégrés au catalogue de données, aux politiques de sécurité et aux règles de conformité déjà déployées dans l’entreprise.

Sécurité et conformité comme conditions d’entrée

Ce partenariat est clairement pensé pour des secteurs où la crainte de perdre le contrôle des données freine l’adoption de l’IA générative : finance, santé, assurance ou sciences de la vie.

En opérant dans le périmètre de Snowflake :

  • Les données ne quittent pas l’environnement pour être traitées par l’IA.
  • Les requêtes des agents sont enregistrées et auditées.
  • Les équipes de gestion des risques et de conformité peuvent voir quelles tables ont été interrogées, dans quel but et avec quels droits.

Dans ce contexte, Claude n’agit pas comme un « oracle opaque » mais comme un copilote qui montre son processus : quelles sources il a consultées, comment il a interprété la question et quelles étapes il a suivies pour aboutir à une réponse.

Cas d’usage : de l’ingénierie aux ventes et à la gestion de patrimoine

Le partenariat s’appuie également sur l’usage interne que Snowflake fait déjà des modèles d’Anthropic :

  • Claude Code : utilisé pour accroître la productivité des équipes d’ingénierie, accélérant la refactorisation, la génération de tests et l’exploration de code.
  • Un assistant de mise sur le marché basé sur Claude, intégré à Snowflake Intelligence, aide les équipes commerciales à consulter en langage naturel les données de ventes, d’opportunités et de métriques pour réduire les cycles de négociation.

Chez les clients, les cas d’usage commencent déjà à se multiplier :

  • Les plateformes de gestion de données clients, comme Simon Data, utilisent Claude sur Snowflake pour découvrir des modèles de comportement tout en respectant des politiques strictes de gouvernance.
  • Intercom exploite les modèles d’Anthropic via Snowflake Cortex AI pour améliorer ses capacités avec son Fin AI Agent et augmenter le pourcentage de requêtes support totalement automatisées.
  • Une entité de gestion de patrimoine peut orchestrer des agents combinant positions de portefeuille, données de marché et règles de conformité pour générer des recommandations personnalisées, le tout dans un environnement sécurisé de l’AI Data Cloud.

Une alliance à « neuf chiffres » dans la course à l’IA d’entreprise

D’un point de vue stratégique, cet accord place Anthropic au cœur de la stratégie de Snowflake pour une IA d’entreprise multi-cloud. Claude est actuellement le seul modèle de ce type disponible nativement sur les trois grands fournisseurs de cloud public, permettant aux clients de déployer la même logique d’agents là où ils hébergent leurs charges de travail.

Pour Snowflake, il s’agit de renforcer sa position comme plateforme convergeant données, gouvernance et IA, face à la concurrence croissante d’autres fournisseurs cloud qui cherchent aussi à s’accaparer la « couche d’intelligence » en entreprise.

Quant à Anthropic, cet accord consolide Claude comme un modèle pensé non seulement pour le chat, mais aussi pour raisonner avec des données critiques, expliquer ses décisions et fonctionner selon les normes de sécurité exigées par les gros clients du monde de l’entreprise.

La grande question désormais est de savoir combien de ces 12 600 organisations permettront de passer des pilotes isolés à des agents d’IA profondément intégrés dans leurs processus financiers, opérationnels et commerciaux. La collaboration Snowflake–Anthropic vise à rendre cette transition moins risquée… et beaucoup plus difficile à ignorer pour le marché.

via : Noticias inteligencia artificial

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