L’open source est passé d’une philosophie de niche à un pilier essentiel de l’innovation numérique à l’échelle mondiale. Entreprises, gouvernements et organismes internationaux reconnaissent aujourd’hui que la collaboration ouverte accélère le progrès technologique, renforce la transparence et favorise la confiance. Dans ce contexte, Red Hat a officiellement annoncé son soutien aux Principes de l’Open Source de l’ONU, une initiative visant à standardiser et à étendre l’adoption des logiciels libres et ouverts au sein du système multilatéral.
« Depuis plus de trente ans, nous démontrons que l’innovation prospère lorsqu’elle est partagée », affirme Shuchi Sharma, vice-présidente du programme Open Source and AI chez Red Hat. « Les Principes de l’Open Source de l’ONU reflètent tout simplement notre façon de travailler : en construisant ouvertement, en contribuant à des projets et en encourageant des communautés diverses et inclusives. »
Des principes porteurs d’une vision globale
Les Principes de l’Open Source de l’ONU ont été élaborés par la Communauté Open Source United, dans le cadre du Réseau des Technologies Numériques (DTN) du Conseil exécutif de l’organisation. Leurs fondements sont clairs :
- Ouvert par défaut, faisant du logiciel libre la norme plutôt que l’exception.
- Contribution active des gouvernements, entreprises et citoyens à l’écosystème.
- Sécurité dès la conception, intégrant dès le départ de bonnes pratiques en cybersécurité.
- Inclusion et communauté, garantissant la diversité des voix dans les projets.
- Réutilisation et interopérabilité, évitant la création d’îlots technologiques.
- Documentation accessible, pour les utilisateurs, intégrateurs et développeurs.
- Reconnaissance et autonomisation des équipes soutenant les projets.
- Maintenance et évolutivité, afin d’assurer la pérennité des infrastructures critiques.
Pour l’ONU, adopter ces principes constitue aussi un message politique : le logiciel open source n’est pas qu’un code, c’est un vecteur de confiance, de durabilité et de responsabilité.
UN Open Source Week 2025 : une vitrine mondiale
Le soutien de Red Hat intervient juste avant une année clé : la tenue de la SEMAINE DE L’OPEN SOURCE DE L’ONU 2025 à New York. Cet événement, lancé en 2023, s’est affirmé comme un rendez-vous international privilégié pour le débat et la co-création autour de l’open source, de l’infrastructure numérique publique (DPI) et de la coopération technologique internationale.
Pendant cinq jours, du 16 au 20 juin, le siège des Nations Unies a accueilli experts en logiciels, responsables publics, activistes et entreprises technologiques. Au programme, des hackathons thématiques (tel que Ahead of the Storm, axé sur la réponse climatique pour les jeunes), un Edit-a-thon sur Wikipedia consacré à l’histoire de l’ONU, ainsi qu’un Maintain-a-thon pour valoriser le travail invisible des mainteneurs de projets open source cruciaux.
Parallèlement, des panels ont abordé des thèmes tels que l’intelligence artificielle éthique et transparente, l’interopérabilité des données ouvertes ou encore le rôle des Offices de Programmes Open Source (OSPO) dans les gouvernements. Sont intervenus des figures telles que Yann LeCun (Meta), Gabriele Columbro (Linux Foundation Europe) ou Amandeep Singh Gill, envoyé spécial de l’ONU pour les technologies émergentes.
Open source et souveraineté numérique
Le contexte géopolitique actuel confère un enjeu supplémentaire à ce mouvement. La question de la souveraineté numérique est centrale aussi bien pour l’Union européenne que pour l’Amérique Latine, l’Afrique ou l’Asie. En Europe, des projets tels que Gaia-X ou le Sovereign Tech Fund visent à réduire la dépendance technologique vis-à-vis des grandes multinationales. Dans le Sud global, l’open source apparaît comme une solution pour bâtir une infrastructure numérique publique abordable, durable et adaptée aux réalités locales.
Red Hat, comme d’autres grandes entreprises, considère qu’un alignement avec l’ONU sur cette démarche est stratégique : cela renforce son rôle dans le secteur privé tout en promouvant un changement structurel vers un modèle numérique plus inclusif, collaboratif et transparent.
Défis encore à relever
Cependant, cet engagement n’est pas dépourvu de défis. L’open source nécessite des mécanismes de financement stables pour éviter que des projets essentiels reposent uniquement sur le volontariat de communautés épuisées. Il faut aussi faire face à des enjeux liés à la sécurité de la chaîne d’approvisionnement numérique et à la gestion des talents.
Les entreprises comme les gouvernements doivent agir ensemble : investir dans le maintien des projets, encourager les politiques de formation, et établir des normes claires afin de préserver l’interopérabilité et l’intérêt général.
Foire aux questions (FAQ)
1. Qu’est-ce que les Principes de l’Open Source de l’ONU ?
Un ensemble de lignes directrices visant à promouvoir l’usage, la collaboration et la durabilité des logiciels libres dans les projets des Nations Unies et au-delà, basées sur la transparence, la sécurité et l’inclusion.
2. Pourquoi Red Hat soutient-elle cette initiative ?
Parce qu’elle est en phase avec la philosophie que la société défend depuis ses débuts : que la meilleure technologie naît de la collaboration ouverte et du travail communautaire.
3. Quelle est la portée de la UN Open Source Week ?
C’est le principal forum international pour discuter de la façon dont l’open source peut servir l’intérêt général, de l’IA éthique à l’infrastructure numérique critique, en passant par la coopération multilatérale.
4. Quel impact cela peut-il avoir sur les gouvernements ?
L’adoption de logiciels ouverts peut améliorer la transparence, réduire les coûts, stimuler l’innovation locale et renforcer la souveraineté numérique des États.