Le Barcelona Supercomputing Center – Centre National de Supercomputing (BSC-CNS) a franchi un pas historique avec la présentation du premier ordinateur quantique développé avec une technologie 100% européenne. Cette réalisation place l’Espagne à la pointe de la supercalcul et marque le début d’une nouvelle ère dans le calcul hybride, combinant technologie classique et quantique.
Le système fait partie de Quantum Spain, un projet coordonné par le BSC et soutenu par le Ministère de la Transformation Numérique et de la Fonction Publique via la Secrétariat d’État à la Digitalisation et à l’Intelligence Artificielle (SEDIA). L’initiative est financée par le Plan de Relance, de Transformation et de Résilience, s’inscrivant dans les objectifs du programme Espagne Numérique 2026 et de la Stratégie Nationale d’Intelligence Artificielle (ENIA).
Une initiative collaborative
Quantum Spain implique 27 institutions de référence en recherche et supercalcul en Espagne, y compris les 14 nœuds du Réseau Espagnol de Supercomputing (RES), le CSIC, l’ICFO et des universités telles que l’Université de Barcelone, l’Université Autonome de Madrid et l’Université Polytechnique de Valence, parmi d’autres.
Intégration dans MareNostrum 5
Le nouvel ordinateur quantique a été présenté dans la chapelle de Torre Girona, un site historique où ont été installées les quatre premières versions de MareNostrum. La nouvelle infrastructure sera intégrée dans MareNostrum 5, le supercalculateur le plus puissant d’Espagne et l’un des plus avancés au monde.
L’événement de présentation a vu la présence de personnalités éminentes, dont Salvador Illa, président de la Generalitat de Catalogne ; Diana Morant, ministre de la Science, de l’Innovation et des Universités ; Óscar López, ministre de la Transformation Numérique et de la Fonction Publique ; et María González Veracruz, secrétaire d’État à la Digitalisation et à l’Intelligence Artificielle, parmi d’autres représentants gouvernementaux.
L’intégration de ce système dans MareNostrum 5 représente un progrès dans la capacité de calcul du pays. De plus, le BSC a été sélectionné pour accueillir l’un des premiers ordinateurs quantiques analogiques européens, attribué par l’Entreprise Conjointe de Calcul Haute Performance (EuroHPC Joint Undertaking) de la Commission Européenne. La combinaison des deux technologies renforce le leadership de l’Espagne dans le domaine de la supercalcul quantique en Europe.
Applications et bénéfices de la calcul quantique
Le développement de la calcul quantique possède un potentiel révolutionnaire dans des domaines tels que la chimie, la logistique, les finances et la sécurité. Sa capacité à effectuer des calculs complexes au niveau atomique peut accélérer la création de nouveaux matériaux et médicaments, améliorer les processus d’optimisation dans diverses industries et renforcer la cryptographie avec de nouvelles solutions de cybersécuritéLes solutions de cybersécurité sont essentielles dans l’ère numérique actuelle..
De plus, la combinaison de la calcul quantique et de l’intelligence artificielle permettra le développement d’algorithmes d’apprentissage automatique plus efficaces, ce qui pourrait révolutionner des secteurs tels que l’analyse de données et la prise de décisions automatisée.
Un jalon dans l’autonomie technologique européenne
L’ordinateur quantique de Quantum Spain a été construit par l’UTE formée par les entreprises espagnoles Qilimanjaro et GMV, leaders dans les technologies de pointe. Le système est basé sur des qubits supraconducteurs, qui, contrairement aux bits traditionnels, peuvent représenter plusieurs états simultanément, permettant ainsi des calculs de grande complexité.
Ce jalon renforce la stratégie d’autonomie technologique européenne et réduit la dépendance aux infrastructures critiques de pays tiers, s’alignant sur les objectifs de la Commission Européenne en matière de souveraineté numérique.
Avec le lancement de ce système, l’Espagne se place en première ligne de la recherche quantique et de la supercalcul, contribuant au développement d’une économie basée sur la connaissance et l’innovation.