Proxmox VE 9.1 : la virtualisation open source se peaufine avec des conteneurs OCI, une sécurité renforcée et un meilleur réseau défini par logiciel

Le panorama actuel des solutions de sauvegarde pour Proxmox VE

Proxmox Virtual Environment (Proxmox VE) continue sa evolucionner. La société autrichienne Proxmox Server Solutions GmbH a annoncé la disponibilité immédiate de Proxmox VE 9.1, la première version de maintenance après une transition majeure vers la branche 9.0. Il ne s’agit pas simplement d’une mise à jour mineure : cette nouvelle version renforce trois axes essentiels dans les centres de données modernes —conteneurs, sécurité des machines virtuelles et réseaux définis par logiciel— et affirme le positionnement du projet comme l’une des alternatives open source les plus matures face aux solutions propriétaires de virtualisation.

La version 9.1 arrive à un moment où de nombreuses entreprises et fournisseurs de services repensent leur stratégie d’infrastructure : déploiement accru de multi-clouds, charge de travail en conteneurs, et pression pour réduire les coûts tout en conservant la flexibilité. Avec plus de 1,6 million d’hôtes déployés dans le monde et une communauté comptant plus de 225 000 membres actifs sur le forum, Proxmox VE est désormais en ligne de mire des administrateurs systèmes souhaitant éviter le lock-in fournisseur sans sacrifier les fonctionnalités d’entreprise.

Conteneurs LXC depuis images OCI : un pont direct avec l’univers Docker

Une des annonces phares de Proxmox VE 9.1 est l’intégration native des images OCI (Open Container Initiative) comme base pour créer des conteneurs LXC. Jusqu’à présent, la dépendance reposait principalement sur des templates spécifiques à Proxmox ou des images système adaptées pour LXC. Avec la nouvelle version, l’hyperviseur peut importer des images OCI issues de registres standards ou les charger manuellement en tant que templates.

Concrètement, cela signifie qu’une même image de conteneur utilisée dans des pipelines CI/CD, des microservices ou des environnements de test peut devenir, avec peu de friction, un conteneur LXC géré via l’interface web de Proxmox VE. Selon le type d’image, le système peut provisionner des “full system containers” (plus proches d’une machine légère) ou des conteneurs applicatifs très optimisés, avec une empreinte minimale en ressources.

Pour les entreprises disposant déjà de flux de création de conteneurs, cette nouveauté simplifie le déploiement de services standardisés — bases de données, API, applications internes — directement sur la plateforme de virtualisation, sans ajouter de couche d’orchestration si cela n’est pas nécessaire.

Snapshots complets avec vTPM : plus de flexibilité pour les charges sensibles

La sécurité constitue un autre pilier de Proxmox VE 9.1. La nouvelle version permet de sauvegarder l’état du module de plateforme sécurisée virtuelle (vTPM) sous forme d’image disque qcow2. Cet ajout, à première vue technique, ouvre la possibilité tant attendue : réaliser des snapshots complets de machines virtuelles équipées de vTPM et conserver leur état de manière cohérente sur différents types de stockage, y compris NFS ou CIFS.

Le support pour les environnements LVM en chaînes de volumes est également étendu, permettant désormais de faire des snapshots à froid de VMs avec vTPM. Pour les administrateurs virtualisant Windows —où la compatibilité TPM est devenue une exigence standard récente— cela facilite considérablement les opérations de sauvegarde, test et récupération, tout en maintenant les mécanismes de sécurité TPM.

Dans des contextes de conformité, audits ou utilisation de fonctionnalités comme BitLocker, avoir des snapshots cohérents avec l’état du vTPM réduit le risque de configurations fragilisées ou incompatibles.

Contrôle granulaire de la virtualisation imbriquée

La virtualisation imbriquée, c’est-à-dire faire tourner des hyperviseurs dans des VM, est devenue une pratique courante pour les laboratoires, environnements de formation ou tests de nouvelles plateformes. C’est aussi une exigence pour certaines fonctionnalités de sécurité Windows, telles que Virtualization-based Security (VBS).

Proxmox VE 9.1 introduit un nouveau drapeau vCPU permettant d’activer précisément les extensions de virtualisation pour des machines spécifiques. Au lieu d’exposer tout le dispositif CPU physique (“host CPU passthrough”) aux invités, les administrateurs peuvent n’activer que ce qui est nécessaire pour un scénario d’hyperviseur imbriqué.

Ce contrôle accru optimise la performance, évite certaines incompatibilités et facilite le réglage fin dans des environnements spécialisés, comme des plateformes de test de différents hyperviseurs ou des déploiements de sécurité avancée sous Windows.

Réseaux définis par logiciel plus transparents

La complexité des réseaux modernes — VLAN multiples, tunnels, VXLAN, EVPN, VRF — rend la visibilité aussi importante que les performances. Avec Proxmox VE 9.1, la stack de Software-Defined Networking (SDN) bénéficie d’une couche d’observabilité renforcée, intégrée directement à l’interface web.

Le panneau graphique affiche désormais tous les invités connectés à des bridges locaux ou à des VNets, avec des détails sur les zones EVPN, notamment les adresses IP et MAC apprises. Les “fabrics” deviennent partie intégrante de l’arborescence des ressources, avec routes, voisins et interfaces visibles en un clin d’œil. Des éléments clés comme IP-VRF et MAC-VRF sont aussi accessibles via la GUI.

Pour les gestionnaires de grands clusters, cette évolution réduit la dépendance à la ligne de commande pour le diagnostic, tout en simplifiant la supervision de topologies complexes ou la détection rapide d’erreurs de configuration entre nœuds.

Debian 13.2 et noyau Linux 6.17.2 : une base actualisée pour le matériel moderne

Derrière ces nouveautés, Proxmox VE 9.1 repose sur une infrastructure renouvelée. La distribution est basée sur Debian 13.2 “Trixie”, mais adopte par défaut le noyau Linux 6.17.2, plus récent que celui fourni par Debian, avec un meilleur support du matériel récent et de nouvelles fonctionnalités du noyau.

Les composants cruciaux du stack de virtualisation et de stockage sont également mis à jour :

  • QEMU 10.1.2 : moteur principal pour les machines virtuelles.
  • LXC 6.0.5 : responsable des conteneurs de systèmes.
  • ZFS 2.3.4 : l’un des systèmes de fichiers et volumes logiques les plus appréciés pour la haute disponibilité.
  • Ceph Squid 19.2.3 : la dernière branche stable du stockage distribué, intégrée pour les clusters hyperconvergents.

Ces versions, validées et intégrées par l’équipe Proxmox, cherchent à assurer un équilibre entre stabilité, performances accrues, compatibilité avec les nouvelles générations de processeurs, contrôleurs et équipements réseaux.

Installation, mise à jour et cycle de vie

Proxmox VE 9.1 est disponible en image ISO téléchargeable, prête à être installée sur serveurs bare-metal via un assistant graphique simple. Pour les utilisateurs disposant déjà d’une installation Debian 13 “Trixie”, il est possible d’installer Proxmox VE en surchargeant le système existant, conformément à la documentation officielle.

Les mises à jour depuis des versions antérieures s’effectuent via le gestionnaire de paquets APT. La migration de Proxmox VE 8.x vers la branche 9 est documentée, et ceux déjà en version 9.0 peuvent effectuer une mise à jour vers 9.1 en ligne de commande ou via l’interface web. D’après les informations officielles, Proxmox VE 8.4 bénéficiera de corrections de sécurité et bugfixes jusqu’en août 2026, offrant ainsi une période de transition d’environ un an après la sortie de la branche 9.0.

En tant que logiciel libre et open source, Proxmox VE est distribué sous licence GNU AGPLv3. Cela permet d’auditer le code, de l’adapter à des besoins spécifiques et d’éviter une dépendance exclusive à un fournisseur. Par ailleurs, la société maintient des dépôts stables et propose des services de support pour ceux qui exigent des garanties renforcées en environnement de production.

Abonnements d’entreprise à partir de 115 euros par an et CPU

Si Proxmox VE peut être téléchargé et utilisé gratuitement, l’entreprise propose également des abonnements pour les professionnels souhaitant bénéficier d’un support dédié et d’un accès au dépôt Enterprise, avec des mises à jour certifiées et un support officiel. Le tarif de départ est de 115 euros par an et par CPU, un coût compétitif comparé aux modèles de licences propriétaires traditionnels.

De nombreuses organisations font confiance à ces abonnements pour assurer la continuité de leurs services. La combinaison d’un logiciel open source, d’un écosystème de partenaires et d’un support commercial fait de Proxmox VE une solution particulièrement attractive pour PME, fournisseurs de services managés et tous ceux cherchant à bâtir des Clouds privés ou des environnements à haute disponibilité, sans verrouillage à un seul fournisseur.

Une plateforme mature à une décennie décisive pour l’infrastructure

Avec Proxmox VE 9.1, la société autrichienne ne cherche pas à impressionner par une révolution, mais à conforter une plateforme déjà largement adoptée. La possibilité de créer des conteneurs LXC à partir d’images OCI, le support renforcé du vTPM et des snapshots, le contrôle précis de la virtualisation imbriquée et la nouvelle visibilité SDN visent un objectif clair : simplifier le quotidien des administrateurs et renforcer la confiance dans la solution en environnements critiques.

Dans un contexte où les centres de données font face à des contraintes de coûts, d’automatisation et à une adoption rapide des conteneurs et microservices, l’évolution de Proxmox VE confirme que la virtualisation open source est non seulement une alternative crédible, mais aussi une stratégie pour déployer des infrastructures flexibles et durables à long terme.


Questions fréquentes sur Proxmox VE 9.1

Quelles sont les principales nouveautés de Proxmox VE 9.1 par rapport aux versions précédentes ?
La version 9.1 introduit le support pour créer des conteneurs LXC à partir d’images OCI, facilitant leur réutilisation dans les pipelines. Elle permet aussi de sauvegarder l’état du vTPM dans des disques qcow2 pour des snapshots complets, intègre un nouveau flag vCPU pour un contrôle précis de la virtualisation imbriquée et améliore significativement la visibilité du SDN via l’interface web. Enfin, elle met à jour la base avec Debian 13.2 “Trixie” et le noyau Linux 6.17.2, ainsi que les dernières versions de QEMU, LXC, ZFS et Ceph Squid.

Est-il sûr de migrer un cluster Proxmox VE 8.x vers la version 9.1 ?
La migration est supportée via APT selon les guides officiels. Il est conseillé de tester d’abord en environnement de test, de vérifier que toutes les sauvegardes sont à jour et de contrôler la compatibilité des extensions. La version 8.4 continue de recevoir des mises à jour de sécurité jusqu’en août 2026, ce qui offre une marge de manœuvre pour la transition.

Quels bénéfices pour une entreprise à utiliser des conteneurs OCI avec Proxmox VE 9.1 ?
Les images OCI permettent d’exploiter les mêmes artefacts de conteneurs que ceux utilisés en développement ou dans d’autres plateformes, mais gérés comme des conteneurs LXC sous Proxmox VE. Cela simplifie le déploiement, évite la duplication d’efforts et optimise l’utilisation des ressources en permettant l’emploi de conteneurs très légers pour certaines applications.

Quel modèle de licence et support pour Proxmox VE 9.1 en production ?
Proxmox VE est un logiciel libre sous licence GNU AGPLv3. Sa version de base est gratuite, mais pour un environnement de production, l’entreprise conseille une souscription commerciale donnant accès au dépôt Enterprise avec support officiel et mises à jour certifiées. Le tarif début à 115 euros par an et CPU, avec plusieurs niveaux selon les besoins.


Sources :
Proxmox Server Solutions GmbH – Notes de version de Proxmox VE 9.1, documentation officielle, annonce sur le forum communautaire.

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