NVIDIA continue de renforcer sa domination dans le domaine de l’informatique accélérée pour l’intelligence artificielle. La société a dévoilé mondialement son nouveau module, le Jetson Thor, destiné à alimenter robots et systèmes d’IA physique, ainsi que le Drive AGX Thor Developer Kit pour l’automobile. Par ailleurs, NVIDIA a étoffé sa stratégie avec de nouvelles technologies de réseau pour ses usines d’IA et a scellé un partenariat avec le Japon pour le développement du superordinateur FugakuNEXT.
Ce déploiement confirme l’ambition de NVIDIA d’étendre sa plateforme Blackwell du périphérique (edge) jusqu’aux exaflops des centres de données, en passant par les véhicules autonomes, robots humanoïdes, salles d’opération intelligentes et systèmes nationaux de recherche.
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Avec l’arrivée du Jetson Thor, la robotique du futur devient une réalité plus accessible. Ce module, désormais disponible pour une utilisation généralisée, multiplie par 7,5 la capacité de calcul en IA par rapport à son prédécesseur, Jetson Orin, avec une amélioration de 3,1 fois du rendement de la CPU et un doublement de la mémoire.
Ce qui distingue Jetson Thor, c’est sa capacité à exécuter en temps réel des modèles de raisonnement multimodal — vision, langage, action — directement en périphérie (edge computing), sans dépendance au cloud. Des robots humanoïdes tels que Digit d’Agility Robotics ou Atlas de Boston Dynamics ont déjà annoncé leur intégration avec cette nouvelle plateforme.
Cette avancée ne concerne pas seulement la robotique industrielle ou logistique. Elle ouvre également la voie à des chirurgiens assistés par IA, des tracteurs intelligents ou des agents visuels chargés de superviser la sécurité en usine, capables de prendre rapidement des décisions.
Selon Peggy Johnson, CEO d’Agility Robotics, « avec Jetson Thor, nous donnons aux robots la capacité de percevoir et de raisonner avec la même immédiateté qu’un humain ».
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Parallèlement, NVIDIA a lancé le Drive AGX Thor Developer Kit, une plateforme conçue pour accélérer le développement de véhicules autonomes et de mobilités intelligentes. Basée sur la même architecture Blackwell, elle inclut des processeurs Arm Neoverse V3AE et est certifiée selon les standards de sécurité rigoureux ISO 26262 (ASIL-D) et ISO/SAE 21434.
Les premiers clients comprennent des constructeurs tels que Volvo, BYD et Xiaomi, ainsi que des startups de camions autonomes comme Aurora et Waabi.
Ce kit offre jusqu’à 2 000 TOPS en FP4 et 64 Go de mémoire LPDDR5X, ce qui lui permet de traiter en temps réel les données provenant de caméras, radars et lidars, essentiels pour les véhicules sans conducteur.
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NVIDIA va plus loin avec ses concepts d’usines d’IA, de gigantesques centres de données conçus pour entraîner et déployer des modèles d’IA à l’échelle mondiale. Contrairement aux data centers classiques, ces usines sont de véritables unités de calcul orchestrées où des dizaines de milliers de GPU collaborent comme un seul cerveau numérique.
Le défi réside dans l’interconnexion : des technologies telles que NVLink, InfiniBand Quantum-X ou Spectrum-X Ethernet permettent de transférer jusqu’à 130 TB/s de données entre GPUs en un seul rack, avec des latences quasi inexistantes.
L’objectif est de faire évoluer ces usines pour atteindre un million de GPU, capable de soutenir des applications variées, de l’assistance à la recherche à la traduction instantanée pour des populations entières.
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Au Japon, l’Institut RIKEN et Fujitsu, en partenariat avec NVIDIA, ont annoncé la construction de FugakuNEXT, le successeur du superordinateur Fugaku. Ce système hybride combinera des CPU Fujitsu-MONAKA-X connectés via NVLink Fusion à des GPU NVIDIA Blackwell, permettant de fusionner simulation scientifique et intelligence artificielle dans un environnement HPC+IA.
Les priorités de recherche incluent le modélisation des systèmes terrestres pour la gestion des catastrophes, la découverte de médicaments et l’optimisation de la fabrication par IA, tous répondant à des enjeux cruciaux pour le Japon et la communauté mondiale.
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Toutes ces innovations s’appuient sur l’écosystème logiciel NVIDIA, intégrant CUDA, TensorRT-LLM, Dynamo ou NIM, facilitant le déploiement d’applications variées, du robot Jetson Thor au centre de données NVL72. La société mise aussi sur ses modèles open source, comme Nemotron, pour garantir transparence et flexibilité, avec plus de 1 000 projets sur GitHub et 450 modèles sur Hugging Face.
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En somme, ce qui ressort de ces annonces, c’est une vision cohérente : déployer l’intelligence artificielle partout, du petit appareil jusqu’à l’infrastructure nationale. NVIDIA ne se limite pas à la fabrication de puces, mais se positionne comme le pilier d’une nouvelle économie basée sur l’IA, liant matériel, logiciel et écosystème pour façonner l’avenir.
La course à l’IA souveraine, aux robots intelligents et aux véhicules autonomes ne fait que commencer, et tout indique que NVIDIA, sous la direction de Jensen Huang, continuera à servir de moteur à cette révolution technologique.