La société d’interfaces cerveau-ordinateur Neuralink, fondée par Elon Musk, a confirmé que 12 personnes dans le monde utilisent actuellement ses implants cérébraux, cumulant ensemble plus de 2 000 jours d’utilisation et plus de 15 300 heures de fonctionnement réel.

Ces chiffres marquent un tournant dans la course à la transformation des puces cérébrales en une technologie médicale viable, avec des applications allant du traitement de la paralysie à la récupération des fonctions cognitives.

Les premiers patients : le cas de Noland Arbaugh

Parmi les figures les plus connues dans les essais de Neuralink, on trouve Noland Arbaugh, qui est devenu paraplégique à la suite d’un accident de natation en 2016. Arbaugh a récemment confié à Fortune Magazine que l’implant lui avait permis de “retrouver huit années de vie perdues”, étant donné qu’avant l’opération, il ne pouvait presque plus faire d’activités quotidiennes.

Après avoir reçu le dispositif, il a commencé à jouer à des jeux vidéo, apprendre des langues et interagir avec des dispositifs numériques uniquement avec ses pensées. Son expérience est devenue le symbole public du potentiel de Neuralink.

Essais cliniques en cours

L’annonce de Neuralink coïncide avec l’expansion de ses tests au-delà des États-Unis :

• Canada. Le 27 août et le 8 septembre derniers, la société a effectué ses premières chirurgies hors du pays, en collaboration avec le University Health Network (UHN) de Toronto. L’essai clinique, qui durera quatre ans, vise à déterminer si des patients atteints de tetraplégie peuvent contrôler des dispositifs numériques par l’activité cérébrale.
• Royaume-Uni. En juillet, Neuralink a reçu l’autorisation des régulateurs britanniques de lancer l’étude GB-PRIME, visant à confirmer comment les implants peuvent améliorer l’interaction numérique chez les personnes paralysées.

Ces essais s’inscrivent dans la stratégie globale de l’entreprise pour valider la sécurité, l’efficacité et la scalabilité de sa technologie.

Une vision ambitieuse : de la médecine à la généralisation

Elon Musk a déclaré à plusieurs reprises que son objectif ne se limite pas à assister les personnes en situation de handicap. Sa vision est que Neuralink parvienne à guérir des maladies neurologiques comme la cécité ou des troubles mentaux graves, et même devienne une interface avancée entre humains et machines.

Lors d’une présentation en 2020, Musk avait affirmé que son ambition à long terme était de réduire le coût des implants et de la chirurgie à quelques milliers de dollars, ouvrant ainsi la voie à une adoption beaucoup plus large.

Depuis, la société a réussi à obtenir des avancées réglementaires majeures, notamment l’approbation de la FDA en 2023 pour lancer ses premiers essais sur l’humain aux États-Unis.

Défis et questions ouvertes

Malgré ces progrès, Neuralink doit relever plusieurs défis cruciaux :

• Durabilité des implants. Les plus de 2 000 jours d’utilisation cumulée sont encourageants, mais il reste à prouver que les dispositifs peuvent fonctionner durant des années sans dégradation.
• Sécurité chirurgicale. Les interventions cérébrales restent invasives et comportent des risques qu’il faut minimiser.
• Éthique et confidentialité. L’accès direct aux données neuronales soulève des dilemmes concernant la protection de l’information et les possibles usages abusifs.
• Concurrence technologique. Des entreprises comme Synchron ou Blackrock Neurotech développent des solutions similaires, certaines moins invasives, exerçant une pression sur Neuralink pour démontrer ses avancées.

Questions fréquemment posées (FAQ) sur Neuralink

Qu’est-ce que Neuralink et que développe-t-elle ?
Il s’agit d’une entreprise d’Elon Musk dédiée à la création d’interfaces cerveau-ordinateur (BCI) via des implants cérébraux permettant aux utilisateurs de contrôler des dispositifs numériques par la pensée.

Combien de patients ont reçu des implants Neuralink ?
Jusqu’en septembre 2025, la société a confirmé 12 patients actifs dans le monde, avec plus de 15 300 heures d’utilisation cumulée.

Où ont lieu les essais cliniques de Neuralink ?
Actuellement aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, avec des études axées sur les patients paralysés et la validation de la sécurité des implants.

Quels sont les objectifs à long terme d’Elon Musk avec Neuralink ?
En plus de restaurer des fonctions perdues chez les patients atteints de lésions médullaires ou de maladies neurologiques, Musk vise des buts plus ambitieux : guérir la cécité, traiter des troubles mentaux, et éventuellement démocratiser cette technologie à un coût abordable.