Cette initiative, présentée lors du Convergencia Show 2025, rassemble des associations, des coopératives et des prestataires régionaux pour promouvoir des politiques inclusives, la connectivité rurale et l’équité dans l’accès aux télécommunications.
Un pas historique vers une plus grande intégration et représentation de l’écosystème des télécommunications régionales a été franchi avec la présentation officielle de la Alliance Latino-américaine des Télécommunications (ALT+), une plateforme collaborative qui regroupe des associations, des coopératives et des opérateurs indépendants de services Internet, télévision, téléphonie fixe et mobile à travers toute l’Amérique Latine.
L’annonce a eu lieu lors de la 2025ème édition du Convergencia Show, l’un des événements les plus importants du secteur dans la région. L’ALT+ vise à articuler les intérêts des acteurs traditionnellement marginalisés dans les grands débats technologiques et réglementaires, et à promouvoir une agence commune fondée sur la neutralité technologique, l’universalisation de l’accès et la défense de conditions de concurrence équitables face aux grands conglomérats.
Une alliance guidée par l’expérience sur le terrain
Parmi les membres fondateurs, on retrouve des figures clés du secteur :
- Ariel Fernández (CATEL – Argentine)
- Salomón Padilla (ATIM – Mexique)
- Miguel Factor (COLSECOR – Argentine)
- Rocío Villanueva (AMOMVAC – Mexique)
- Javier Tamayo (WISPMX)
- Olinto Santa’Ana (ABRATUAL – Brésil)
- José Otero, nommé premier directeur exécutif de la nouvelle alliance.
Lors de la présentation, José Otero a souligné que les petits opérateurs ont été essentiels pour apporter la connectivité aux zones rurales, périphériques et marginalisées, où la densité de population est faible et le pouvoir d’achat limité. « Dans ces régions — où l’informalité prime — il y a des opérateurs qui connaissent la réalité locale, qui comprennent les véritables besoins de leurs communautés et qui rendent possible ce qui est inviable pour d’autres », a-t-il affirmé.
Visibilité, intégration et protagonisme régional
L’événement a également été l’occasion d’exprimer une vision commune : visibiliser le travail des opérateurs locaux et acquérir du protagonisme dans les modèles de transformation numérique de l’Amérique Latine. Selon Ariel Fernández (CATEL), « ALT+ est un outil d’intégration nécessaire pour conquérir l’espace qui nous revient. L’échelle est aujourd’hui un facteur central, et la synergie entre nous nous rendra des acteurs incontournables pour ceux qui en ont le plus besoin ».
Le cœur de la proposition de l’ALT+ repose sur cinq axes stratégiques :
- Des politiques publiques inclusives qui prennent en compte les réalités des petits fournisseurs.
- La défense de la neutralité technologique afin que toutes les solutions aient leur place dans les cadres réglementaires.
- La promotion du déploiement de réseaux dans les communautés négligées.
- La promotion de conditions de concurrence justes.
- La coopération régionale pour partager des expériences, des technologies et de meilleures pratiques.
ALT+ vise à devenir la voix dans les grands débats numériques
Dans une région marquée par des fractures numériques persistantes, l’ALT+ aspire à devenir un interlocuteur clé dans les débats sur le spectre radioélectrique, le déploiement d’infrastructures, la numérisation, la transformation technologique et l’universalisation de l’accès. Son message est clair : les petits opérateurs sont essentiels pour réaliser une Amérique Latine véritablement connectée.
Avec cette initiative, la région fait place à une nouvelle entité qui regroupe non seulement des opérateurs techniques, mais aussi des acteurs sociaux ayant un impact territorial, qui connaissent en profondeur les besoins des populations les moins connectées et qui, jusqu’à présent, n’avaient pas de plateforme commune de représentation.
L’ALT+ commence ainsi son parcours en tant que réseau de réseaux promettant d’équilibrer la balance dans l’écosystème numérique latino-américain, défendant l’équité, l’inclusion et l’accès universel comme piliers de l’avenir technologique de la région.