Microsoft a confirmé officiellement que SQL Server 2025 n’aura pas d’édition Web. La société continuera à proposer les éditions Enterprise, Standard, Express et Developer, mais SQL Server 2022 sera la dernière version avec l’édition Web, qui bénéficiera d’un support jusqu’à janvier 2033 conformément à la politique de cycle de vie fixe de Microsoft.
Derrière cette décision, se cache une stratégie claire : se concentrer davantage sur la sécurité et les capacités d’IA dans SQL Server, avec un rôle accru pour Azure SQL en tant qu’option naturelle pour les applications web modernes et les environnements multi-tenant.
SQL Server 2022 Web, dernière étape jusqu’en 2033
L’édition Web de SQL Server a été introduite en 2008 pour répondre à un besoin très précis :
les petites et moyennes applications web, avec une attention absolue sur le coût et déployées généralement via des hébergeurs et des fournisseurs de licences SPLA.
Avec SQL Server 2025, cette option disparaît :
- Il n’y aura pas d’édition Web de SQL Server 2025.
- SQL Server 2022 Web sera la dernière version disponible, avec un support de sécurité et des mises à jour jusqu’à janvier 2033, conformément au cycle de vie fixe de Microsoft.
- Microsoft encourage les clients à envisager des alternatives telles que SQL Server 2025 Standard ou Azure SQL Database.
Dans la pratique, les années à venir seront une période de transition : les projets dépendant aujourd’hui de l’édition Web disposeront d’une marge de manœuvre, mais une date claire indique qu’ils devront migrer à un moment donné.
Une base de données conçue pour l’IA requiert une sécurité “de série”
Microsoft justifie ce changement dans un contexte précis : SQL Server 2025 mettra l’accent sur des capacités propulsées par l’IA. Avec des modèles et assistants de plus en plus intégrés à la plateforme, la société souligne que la sécurité ne sera plus une option supplémentaire mais une exigence critique.
Voici quelques-unes des fonctionnalités que Microsoft considère comme indispensables pour protéger les données sensibles dans des scénarios d’IA :
- Transparent Data Encryption (TDE) pour chiffrer les données au repos.
- Extensible Key Management (EKM) pour gérer les clés de chiffrement de manière avancée et intégrée.
Ces fonctionnalités ne sont pas disponibles dans l’édition Web, mais uniquement dans Standard et supérieures, avec des améliorations en matière d’évolutivité et de performance conçues pour des charges modernes et des scénarios d’IA. En d’autres termes : si la base de données doit cohabiter avec des fonctionnalités d’IA directement dans le moteur, Microsoft veut que cela se fasse avec un minimum de garanties de sécurité “niveau entreprise”.
De l’édition Web à Azure SQL : la nouvelle voie pour les applications web
Historiquement, l’édition Web de SQL Server a été l’option “logique” pour de nombreuses applications web de petite et moyenne taille, en particulier dans des environnements d’hébergement partagé ou sur des serveurs dédiés à faible coût.
Aujourd’hui, Microsoft considère que cette place revient à Azure SQL Database, qui offre :
- Une évolutivité élastique adaptée aux pics de charge et aux environnements multi-tenant.
- Des modèles de paiement à l’usage et des pools élastiques pour héberger de nombreuses bases de données de clients différents.
- Une intégration directe avec l’ensemble des services Azure, y compris des outils d’IA, d’analyse et d’observabilité.
Le message est clair :
pour les nouvelles applications web ou projets migrables vers le cloud, Microsoft souhaite que l’alternative naturelle à l’édition Web ne soit pas une autre version de SQL “installée sur un serveur”, mais Azure SQL en tant que service géré.
Moins d’éditions, moins de complexité en matière de licences
Au-delà de l’aspect technique, cette décision s’inscrit aussi dans une logique de simplification commerciale. Avec le retrait de l’édition Web dans SQL Server 2025, le portefeuille se réduit, ce qui implique également :
- Une baisse de la complexité des licences et des SKU pour les clients et partenaires.
- Moins de confusion lors du choix d’une édition ou de la planification des migrations.
- Une gestion plus simple du respect des licences et des audits dans des environnements hybrides.
Microsoft insiste sur le fait qu’à long terme, moins d’éditions signifie des routes de mise à jour plus claires, une gestion plus aisée et une planification des coûts plus prévisible, aussi bien en local qu’en cloud.
Impacts pour les partenaires SPLA et les fournisseurs d’hébergement
La disparition de l’édition Web dans SQL Server 2025 concerne directement les partenaires SPLA et les fournisseurs de services ayant construit une partie de leur offre sur cette édition, notamment en hébergement partagé ou sur serveurs dédiés à faible coût.
Pour eux, Microsoft indique plusieurs points clés :
- Ils pourront continuer à proposer SQL Server 2022 Web à leurs clients, avec support jusqu’à janvier 2033.
- Une opportunité de modernisation de leur parc SQL Server Web, vers SQL Server 2025 Standard ou vers Azure SQL.
- À partir du 1er janvier 2026, Microsoft introduira une facturation flexible et des services Azure pour SQL Server Web (2016 à 2022) via Azure Arc, même lorsque les clients utilisent leurs bases de données en local ou dans d’autres clouds.
- Ces fonctionnalités seront accessibles via le programme Cloud Solution Provider (CSP), permettant aux partenaires de combiner licences SQL, Azure Arc et services gérés.
Concrètement, les prestataires pourront continuer à assurer le service sur l’édition Web actuelle, avec une vissée claire pour la transition et de nouveaux outils pour accompagner leurs clients.
Prochaines étapes pour les entreprises et administrateurs de bases de données
Pour les organisations actuellement dépendantes de l’édition Web de SQL Server, l’annonce impose plusieurs devoirs :
- Faire l’inventaire des instances utilisant Web (version, criticité).
- Définir une stratégie de migration :
- Vers SQL Server 2025 Standard pour les charges nécessitant de rester sur site ou en IaaS.
- Vers Azure SQL Database pour les applications web pouvant tirer parti du PaaS.
- Profiter du support jusqu’en 2033 pour planifier et tester des migrations sans précipitation, tout en anticipant le changement.
- Pour les partenaires SPLA, mettre à jour leurs feuilles de route produits et offres commerciales en intégrant la fin de vie de Web et les options Azure Arc et CSP.
Microsoft insiste sur le fait que l’avenir de SQL Server repose sur plus d’IA, plus de sécurité et une meilleure intégration avec Azure, et que l’édition Web, telle qu’elle existait en 2008, n’a plus sa place dans ce paysage.
Questions fréquentes sur la fin de l’édition Web de SQL Server
Jusqu’à quand la version Web de SQL Server 2022 sera-t-elle supportée ?
La prise en charge de SQL Server 2022 Web edition se poursuivra selon la politique de cycle de vie fixe de Microsoft, avec une fin prévue en janvier 2033. Après cette date, aucune mise à jour ni correctif de sécurité ne sera disponible.
Quelles alternatives Microsoft recommande-t-elle à l’édition Web de SQL Server ?
Microsoft encourage les clients à considérer SQL Server 2025 Standard pour les déploiements on-premise ou en VM, ainsi que Azure SQL Database pour les applications web modernes, notamment dans des scénarios multi-tenant ou avec des charges variables.
Cela affecte-t-il les licences SPLA actuelles basées sur SQL Server Web 2022 ?
Les partenaires SPLA pourront continuer à proposer SQL Server 2022 Web tant qu’il sera supporté, mais il est recommandé de planifier une migration avant la fin du support en 2033.
Quel rôle joue Azure Arc dans la modernisation des environnements avec SQL Server Web ?
Microsoft intégrera une facturation flexible et des services Azure pour SQL Server Web (2016-2022) via Azure Arc à partir du 1er janvier 2026, via le programme CSP. Cela permettra d’appliquer des capacités avancées de gestion et de monétisation Azure même lorsque SQL Server s’exécute hors Azure.
Sources :
Microsoft – annonce concernant SQL Server 2025 et la fin de l’édition Web ; documentation officielle sur le cycle de vie et SQL Server dans Azure Arc.