Meta se lance dans la construction de méga-centres de données pour l’IA dans des tentes : le projet ‘Hyperion’ vise à consommer jusqu’à 5 GW, presque autant que Manhattan

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Meta révolutionne l’infrastructure avec ses nouveaux centres de données d’envergure pour l’intelligence artificielle, adoptant une approche innovante basée sur des structures modulaires sans toitures traditionnelles et alimentées au gaz naturel. Selon Mark Zuckerberg, la société construit actuellement des clusters de calcul massifs capables de soutenir des charges de travail d’entraînement et d’inférence à une échelle sans précédent. Parmi ces projets, le plus ambitieux, nommé « Hyperion », vise une consommation énergétique de 5 gigawatts, le plaçant parmi les plus grands centres de données mondiaux, comparable à une partie de Manhattan.

Ce renouveau passe par une stratégie disruptive, inspirée notamment par xAI d’Elon Musk, qui privilégie des centres de données « tentés », c’est-à-dire montés sous des structures ressemblant à des boutiques, permettant une construction ultrarapide et à faible coût, sans recourir à des équipements de secours classiques comme les générateurs diesel. Selon SemiAnalysis, ces installations utiliseront des modules préfabriqués pour l’énergie et la climatisation, avec des sous-stations autonomes, une gestion intelligente des charges et même des centrales de production de gaz naturel sur site. Déjà en construction dans l’Ohio, Meta prévoit de déployer deux centrales de 200 mégawatts chacune.

Malgré que les modèles de langage Llama de Meta n’aient pas encore suscité un engouement comparable à celui d’OpenAI ou d’Anthropic, l’entreprise ambitionne de devenir le fournisseur principal de capacités computationnelles pour le secteur de l’IA. Mark Zuckerberg a affirmé que « Meta Superintelligence Labs disposera des plus hauts niveaux de calcul par chercheur du secteur », adoptant une stratégie similaire à celle d’Amazon ou de Groq : si vous ne pouvez pas dominer avec vos modèles, dominez avec votre infrastructure d’entraînement.

Le projet phare, Hyperion, est prévu pour atteindre sa pleine capacité dans plusieurs années, avec une consommation d’énergie culminant à 5 000 mégawatts. Pour donner une idée, cela représente la consommation de plus de 4 millions de foyers européens ou 80 % de la demande énergétique quotidienne de Madrid. D’autres projets similaires sont également en cours chez Meta, tous conçus pour supporter des charges intensives en IA avec des innovations radicales en refroidissement, distribution électrique et densité de traitement.

Même si la rentabilité économique n’est pas encore assurée, Meta n’hésite pas à investir massivement dans cette course à l’infrastructure, à l’instar de NVIDIA, qui injecte plus de 500 milliards de dollars dans ses propres centres pour l’IA. La conviction de l’entreprise est claire : contrôler l’infrastructure, c’est façonner l’avenir de l’intelligence artificielle. La véritable question est de savoir si cette offensive sans précédent permettra à Meta de devenir une puissance incontournable dans cette nouvelle ère, ou si, comme dans d’autres cas, un tel retard peut se retourner contre elle. Quoi qu’il en soit, la société a déjà lancé ses forces dans cette bataille, construisant ses arsenaux sous des tentes pour rester à la pointe de la course.

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