Málaga se confirme comme la capitale européenne de la cybersécurité avec un congrès centré sur la protection du secteur de la santé.

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La ville andalouse a de nouveau marqué sa présence sur la carte de la cybersécurité européenne avec la tenue du IV Congrès de Cybersécurité d’Andalousie. Cet événement, qui s’est déroulé les 2 et 3 avril au Palais des Expositions et Congrès (FYCMA), a rassemblé plus de 3 000 professionnels du secteur technologique et sanitaire autour d’un slogan direct et percutant : “Cybersécurité : protéger les données, sauver des vies”.

Organisé par le Centre de Cybersécurité d’Andalousie (CIAN), le congrès a mis l’accent sur l’un des secteurs les plus critiques et vulnérables : la santé numérique. Le programme a inclu 23 conférences techniques, 9 tables rondes, 11 ateliers pratiques et, pour la première fois, des activités ouvertes au grand public.

La santé, un front contre la cybercriminalité

Le congrès a souligné que les hôpitaux sont devenus des cibles prioritaires pour les cybercriminels. Dépendants de systèmes numériques et traitant des données hautement sensibles, les établissements de santé sont sous le feu des attaques par ransomware, d’usurpation d’identité et de vol d’informations. Des cas comme celui de l’Hôpital Clínic de Barcelone, gravement touché en 2023, ont mis en lumière l’impact réel de ces menaces : interruptions chirurgicales, annulations massives et perte temporaire d’accès aux dossiers médicaux.

Selon les données présentées par l’INCIBE et le CIAN, les attaques ciblant le secteur de la santé ont augmenté de 150 % en Europe au cours des deux dernières années. L’Espagne a enregistré des incidents dans des établissements à Valence, Madrid et Saragosse, ce qui a provoqué une alerte sur la nécessité de renforcer la sécurité numérique des infrastructures sanitaires.

Solutions urgentes pour un défi croissant

Les propositions émises lors du congrès préconisent une stratégie intégrée et proactive en matière de cybersécurité sanitaire. Parmi les principales recommandations, on note :

  • Segmentation des réseaux et contrôle des accès, pour éviter la propagation des attaques.
  • Sauvegardes isolées, garantissant une récupération rapide.
  • Audits techniques réguliers et simulations d’attaque.
  • Formation du personnel de santé, en tant que première ligne de défense contre le phishing et la fraude numérique.
  • Protocoles clairs de réponse aux incidents, spécialement dans les unités de soins intensifs, les salles d’opération ou les laboratoires.

Les dispositifs médicaux connectés ont également fait l’objet d’analyses. Beaucoup de ces appareils fonctionnent avec des logiciels obsolètes, ce qui en fait des points d’entrée vulnérables. Un défaut dans un capteur ou dans une pompe à perfusion, ont alerté les experts, peut avoir des conséquences cliniques directes.

Nouvelles infrastructures et plans réglementaires

Lors de l’inauguration, le conseiller à la présidence de la Junta d’Andalousie, Antonio Sanz, a annoncé le lancement d’un laboratoire de cybersécurité à Malaga, qui se concentrera sur l’évaluation des dispositifs IoT et des solutions d’intelligence artificielle avant leur déploiement commercial. Cette installation fera partie du réseau Argos et sera ouverte aux entreprises, universités et centres de recherche.

Parallèlement, le rôle clé du nouveau Règlement européen sur la cyberrésilience et du Plan d’Action pour la cybersécurité sanitaire a été mis en avant, obligeant les États membres à réviser la sécurité de leurs infrastructures et à établir des centres de réponse rapide face aux cyberincidents.

Le Service Andalou de Santé (SAS) a annoncé un investissement de 12 millions d’euros pour renforcer les mesures de sécurité dans tous les hôpitaux publics, incluant des pare-feux avancés et une authentification multi-facteurs pour accéder aux dossiers médicaux électroniques.

Conférences, ateliers et nouveaux paradigmes

Le congrès a également proposé une série de conférences techniques de premier niveau. De l’analyse des menaces dans les hôpitaux à la cyberintelligence dans les infrastructures critiques, en passant par les défis de conformité à la directive européenne NIS2.

Les sessions sur le Zero Trust, la sécurité offensive basée sur l’IA, et les attaques exploitant les erreurs humaines, telles que le phishing avancé ou l’ingénierie sociale, ont particulièrement marqué les esprits. Des cas de succès, comme celui de l’Hôpital Virgen del Rocío, qui a sécurisé son environnement numérique avec des mesures pionnières, ont également été présentés.

Malaga, en quête du Centre National de Cybersécurité

S’appuyant sur l’élan du congrès, le maire de Malaga, Francisco de la Torre, a confirmé que la ville présentera sa candidature pour accueillir le futur Centre National de Cybersécurité. Cette proposition est soutenue par la Junta d’Andalousie et repose sur l’écosystème technologique en plein essor de la ville, ainsi que sur sa capacité à attirer des talents et des entreprises du secteur.

Un congrès tourné vers l’avenir

Avec une zone d’exposition de plus de 4 000 mètres carrés, des activités pour le grand public, un réseautage intensif et un message commun entre institutions et entreprises, Malaga se positionne comme un acteur stratégique dans la défense numérique de l’Europe. Non seulement comme lieu de débats et de stratégies, mais aussi comme référence en matière de prévention, de formation et d’innovation en cybersécurité.

La conclusion était unanime : protéger les systèmes, c’est protéger des vies. Et dans une ère numérique de plus en plus interconnectée, des événements comme celui-ci sont essentiels pour construire un avenir plus sûr pour tous.

Source : cybersecuritynews

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