L’Espagne renforce sa souveraineté technologique avec des investissements stratégiques dans les semi-conducteurs photoniques et la cybersécurité.

L'Espagne devient le premier pays à tenter de freiner l'IA par la bureaucratie tandis que le monde avance.

Le gouvernement soutient la fabrication avancée de puces photoniques à Vigo et la création d’un centre de microélectronique et de cybersécurité à Murcie avec un investissement commun de près de 37 millions d’euros

Le Conseil des ministres a approuvé deux investissements stratégiques pour l’avenir technologique de l’Espagne, par l’intermédiaire de la Société Espagnole pour la Transformation Technologique (SETT). Ces projets, validés dans le cadre du Plan de Récupération, Transformation et Résilience, impliquent deux entreprises nationales de pointe : Sparc, spécialisée dans la fabrication de semi-conducteurs photoniques en Galice, et Quantix, une nouvelle société qui mettra Murcie sur la carte européenne de la cybersécurité et de la microélectronique.

Sparc : puces photoniques de dernière génération à Vigo

Avec une injection publique de 17,2 millions d’euros, le gouvernement mise sur la société galicienne Sparc, une jeune entreprise de photonique intégrée qui installera à Vigo une usine pour la fabrication de circuits intégrés et de plaquettes en phosphure d’indium (InP), en arséniure de gallium (GaAs) et en nitrure de gallium (GaN). Ces matériaux avancés permettront de surpasser le traditionnel domaine du silicium, ouvrant la voie à des microchips avec une plus grande bande passante, une consommation d’énergie réduite et une capacité de miniaturisation, ciblant des secteurs tels que l’automobile, les communications, l’informatique quantique, l’électronique grand public ou la médecine.

Actuellement, l’Europe représente moins de 10 % de la capacité mondiale de production de semi-conducteurs. L’usine de Sparc contribuera à l’objectif du European Chips Act, qui vise à atteindre une part de 20 % d’ici 2030, aidant à combler le déficit de production et à favoriser l’autonomie stratégique de l’Espagne et de l’Union européenne.

Cette opération permettra à Sparc d’offrir une capacité théorique de 20 000 plaquettes par an, générant environ 200 emplois directs hautement qualifiés et 550 indirects. De plus, l’augmentation de capital, avec des partenaires stratégiques tels qu’Indra, favorisera la rétention des talents et le développement du tissu des PME espagnoles. C’est une initiative résolue pour l’innovation et la collaboration public-privé, intégrée dans le PERTE Chip.

Quantix : cybersécurité et microélectronique avec un sceau murcien

Le second grand mouvement approuvé par le gouvernement est la participation de la SETT, avec 19,6 millions d’euros, dans la nouvelle société Quantix Edge Security. Cette entreprise, issue de la collaboration entre des entreprises espagnoles comme OdinS (spin-off de l’Université de Murcie) et TProtege, ainsi que la société suisse WiseKey et la française SealsQ, établira dans la région de Murcie un centre technologique de personnalisation de semi-conducteurs et de cybersécurité.

Quantix Edge Security centralisera la production, personnalisation et encapsulage de microchips, ainsi que la création d’éléments de sécurité (clés cryptographiques, modules de sécurité, certificats), avec des installations avancées de R&D et une salle blanche. Le projet prévoit la création de jusqu’à 250 emplois lors de la huitième année d’activité, favorisant un écosystème régional à forte valeur ajoutée.

Ce centre est stratégique dans le contexte actuel de post-quantique et de réglementation européenne en cybersécurité, car il se concentrera sur des produits résistants aux attaques quantiques et aux applications critiques telles que les passeports, la défense, le stockage cloud ou les transactions sécurisées. De plus, il permettra de réduire la dépendance vis-à-vis de fournisseurs non européens, en ligne avec l’autonomie numérique promue par l’UE.

Un modèle de collaboration public-privé pour l’avenir numérique

Tant l’investissement dans Sparc que celui dans Quantix s’articulent autour du modèle de co-investissement de la SETT, misant sur la collaboration entre le secteur public et des entreprises technologiques leaders pour renforcer les capacités industrielles de l’Espagne dans des domaines stratégiques. Ces opérations complètent d’autres instruments de la SETT, comme Next Tech (technologies perturbatrices) ou Spain Audiovisual Hub.

Le gouvernement souligne que ces investissements répondent non seulement au défi de la souveraineté technologique et de la résilience industrielle en Europe, mais qu’ils favorisent également l’emploi de qualité, l’innovation et la croissance du tissu entrepreneurial national.

Conclusion

L’Espagne accélère ainsi son engagement à devenir un référent en matière de semi-conducteurs avancés et de cybersécurité, deux piliers clés pour l’avenir de l’économie numérique et la protection des données à l’ère de l’intelligence artificielle et de l’informatique quantique. Le soutien aux entreprises telles que Sparc et Quantix montre l’engagement institutionnel à placer le pays à la pointe de la technologie européenne.

via : La Moncloa

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