Les États-Unis renforcent leur croisade contre la technologie chinoise dans les câbles sous-marins par crainte de cyberespionnage

Les États-Unis renforcent leur croisade contre la technologie chinoise dans les câbles sous-marins par crainte de cyberespionnage

La Commission fédérale des communications (FCC) envisage de renforcer ses restrictions afin de limiter l’utilisation d’équipements et de technologies provenant de sociétés chinoises telles que Huawei, ZTE, China Telecom et China Mobile dans le réseau de câbles sous-marins connectant les États-Unis au reste du monde. Cette initiative vise à prévenir d’éventuels cyberattaques et opérations d’espionnage liées à ces entreprises.

Brendan Carr, l’un des commissaires de la FCC, a exprimé que « la Chine représente une menace réelle dans l’utilisation des câbles sous-marins pour faciliter l’espionnage et les cyberattaques ». Dans ce contexte, l’agence réglementaire travaille à la mise en place de nouvelles réglementations pour empêcher que le réseau de câblage sous-marin américain ne dépende de technologies jugées peu fiables.

Aujourd’hui, plus de 99 % du trafic international de données transite par plus de 400 câbles sous-marins, dont beaucoup sont contrôlés, gérés ou entretenus en collaboration avec des entreprises technologiques mondiales. Les États-Unis souhaitent renforcer cette infrastructure, vitale non seulement pour la communication civile, mais également pour le fonctionnement du gouvernement, de l’économie et des forces armées.

Une politique qui se durcit, bien qu’elle ne soit pas nouvelle, est désormais plus stricte. Déjà en 2020, plusieurs câbles destinés à relier les États-Unis à Hong Kong avaient été bloqués. En 2024, la FCC a annoncé un plan pour réguler l’utilisation de la technologie étrangère dans les réseaux sous-marins, accentuant la surveillance sur les fournisseurs liés à des gouvernements hostiles.

Les tensions sont également alimentées par des incidents comme la coupure de deux câbles connectant l’archipel Matsu (Taïwan) au continent, opération que les autorités taiwanaises ont attribuée à des navires chinois en 2023. Pour Washington, ces risques sont politiques et stratégiques, notamment en cas de conflit, lorsque ces câbles pourraient faire l’objet de sabotage ou d’espionnage.

Du côté européen, la prudence est également de mise. Des pays comme l’Espagne ont diminué leur dépendance vis-à-vis de fabricants comme Huawei pour leurs réseaux de télécommunications, conformément aux recommandations des organismes européens de cybersécurité. De plus, après plusieurs interruptions de câbles sous-marins dans la mer du Nord et en Méditerranée, les autorités européennes renforcent l’évaluation de l’origine des équipements utilisés dans ces infrastructures critiques.

Ce conflit autour des câbles sous-marins dépasse le seul aspect technique pour toucher à la stratégie globale. Dans un monde hyperconnecté, celui qui contrôle ces infrastructures contrôle également le flux d’informations. La réduction de la présence chinoise dans ces réseaux s’inscrit dans une politique de containment technologique et de préservation de la souveraineté numérique des États-Unis.

Ce mouvement envoie aussi un message à leurs alliés, soulignant que la confiance numérique doit reposer sur des critères techniques mais aussi géopolitiques. Pendant ce temps, la Chine poursuit le développement de son propre réseau de câbles sous-marins, en partenariat avec des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, dans une course discrète mais stratégique pour le contrôle de la connectivité mondiale.

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