Les États-Unis proposent de traquer et d’éteindre à distance les GPU NVIDIA pour éviter leur utilisation en Chine

La demande de GPU H20 de NVIDIA explose en Chine alors que les États-Unis renforcent les restrictions technologiques.

Le Congrès américain débat d’une proposition visant à doter les cartes graphiques d’un système de suivi et de désactivation à distance pour freiner leur contrebande vers des pays interdits.

Alors que la guerre technologique pour le leadership dans l’intelligence artificielle s’intensifie, les États-Unis préparent une offensive controversée pour limiter l’accès de la Chine à ses puces les plus avancées. Des législateurs américains promeuvent une nouvelle législation qui obligerait des fabricants comme NVIDIA à intégrer des mécanismes de suivi et de désactivation à distance dans leurs GPU, afin d’empêcher leur utilisation en dehors des territoires autorisés, comme le rapporte Reuters.

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large contre le trafic de composants critiques, qui a atteint des niveaux alarmants. Récemment, des tentatives surréalistes d’introduire des GPU en Chine ont été signalées, camouflées entre des langoustes vivantes, dans de faux ventres de femmes enceintes ou encore dans des conteneurs de technologie de contrebande.

Un traqueur pour savoir si une GPU finit en Chine

La proposition, dirigée par le député démocrate et ancien physicien des particules Bill Foster, ne vise pas à mettre en place un suivi GPS de haute précision, mais un système plus simple et efficace. L’idée est que les GPU puissent envoyer des signaux périodiques à des serveurs sécurisés ; la latence dans la réception permettrait d’estimer si elles fonctionnent dans des régions interdites.

« Ce n’est pas un problème hypothétique du futur. C’est réel et urgent. À un moment donné, nous saurons que le Parti communiste chinois conçoit des armes ou une IA générale avec nos puces », a déclaré Foster lors d’une récente session du Congrès.

Une fonction de désactivation qui suscite la controverse

En plus du suivi, la législation inclurait la capacité d’éteindre à distance les puces si elles sont détectées comme ayant été détournées vers un pays sanctionné. La technologie serait similaire à un “pivot numérique” : la GPU resterait physiquement à son emplacement, mais deviendrait complètement inopérante.

Ce concept rappelle les rumeurs concernant les chasseurs F-35, qui seraient équipés d’un mécanisme de désactivation à distance pour éviter leur utilisation contre les États-Unis. Bien qu’il n’ait pas été confirmé officiellement, la logique derrière cette proposition est la même : maintenir un contrôle sur la technologie critique après son exportation.

NVIDIA affirme que c’est impossible, mais Google prouve le contraire

NVIDIA a précédemment déclaré que « le suivi des produits une fois vendus n’est pas possible », en réponse à des questions sur l’utilisation de ses systèmes Jetson sur le marché gris. Cependant, des entreprises comme Google surveillent activement la localisation de leurs accélérateurs d’IA dans les centres de données pour des raisons de sécurité, démontrant ainsi que c’est techniquement réalisable.

Si le projet législatif est approuvé, cela n’affectera pas que NVIDIA, mais également des fabricants comme AMD et Intel, qui pourraient également être touchés en raison d’effets collatéraux.

Implications éthiques et commerciales

Le débat autour du contrôle à distance du matériel soulève d’importantes questions éthiques et commerciales. Est-il légitime pour un pays de bloquer à distance un produit pour lequel un client a payé des millions ? Que se passe-t-il si les États-Unis décident un jour de couper l’accès pour des raisons politiques ou stratégiques ? Ce type de restrictions pourrait nuire à la confiance dans l’industrie technologique américaine et ouvrir la porte à des développements alternatifs dans d’autres pays, notamment en Chine.

La mesure pourrait également avoir des répercussions sur l’industrie du matériel, où les intégrateurs et distributeurs pourraient se tourner vers des alternatives non traçables pour éviter la dépendance technologique des États-Unis, phénomène déjà observable dans des secteurs comme l’aviation ou l’équipement militaire.

Sécurité ou contrôle total ?

L’intention de Washington est claire : empêcher que sa technologie la plus avancée soit utilisée pour concurrencer ou menacer ses intérêts stratégiques. Cependant, la mise en œuvre d’une technologie de suivi et de désactivation à distance ouvre également la possibilité d’un contrôle total du cycle de vie du matériel, même après sa vente.

Si la législation est adoptée, les futurs puces d’IA pourraient être équipées en usine d’un interrupteur numérique contrôlé par le gouvernement des États-Unis, marquant ainsi un tournant décisif dans la souveraineté technologique mondiale.

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