Le marché mondial des processeurs pour clients connaît pour la première fois en plusieurs années deux trimestres consécutifs de croissance, rompent ainsi avec les tendances saisonnières habituelles. Selon les données de Jon Peddie Research (JPR), au deuxième trimestre 2025, les envois de CPUs pour PC ont augmenté de 7,9 % par rapport au trimestre précédent et de 13 % en glissement annuel. Par ailleurs, les processeurs destinés aux serveurs ont enregistré une hausse de 22 % par rapport à la même période en 2024.
Ce qui est remarquable, c’est que tant le premier que le deuxième trimestre de 2025 — habituellement stables ou en déclin — ont clôturé en hausse. Selon le Dr Jon Peddie, président de JPR, cette reprise est principalement liée à des achats anticipés face à l’arrivée de nouveaux droits de douane, ainsi qu’à une demande croissante pour les PC dotés d’intelligence artificielle (AI PCs).
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Dans le segment des processeurs pour clients, comprenant ordinateurs de bureau et portables, une évolution progressive se dessine dans la répartition des ventes :
– T2 2024 : 76 % pour les portables, 24 % pour les ordinateurs de bureau
– Q1 2025 : 71 % portable, 29 % bureau
– T2 2025 : 67 % portable, 33 % bureau
Le nombre total de CPUs expédiés est passé d’environ 57 millions au T2 2024 à 68 millions au T2 2025, stimulé par le renouvellement des appareils et la demande accrue dans des secteurs nécessitant plus de puissance pour l’IA et les graphiques avancés.
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Concernant le marché des processeurs pour serveurs, Intel continue de dominer, tandis qu’AMD conserve une part stable d’environ 27 %, avec une tendance plate. Les parts de marché se répartissent comme suit :
– T2 2024 : 75 % Intel, 25 % AMD
– Q1 2025 : 73 % Intel, 27 % AMD
– T2 2025 : 73 % Intel, 27 % AMD
Le volume global, lui, connaît une croissance significative grâce à la demande accrue dans les centres de données, le cloud computing et l’intelligence artificielle générative. La croissance en termes d’expéditions de CPUs pour serveurs atteint 22 % en glissement annuel.
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Plusieurs facteurs expliquent cette croissance notable :
1. Achats anticipés dus aux droits de douane : Les fabricants ont accéléré leurs achats pour éviter l’impact des nouveaux droits qui entreront en vigueur dans la seconde moitié de 2025.
2. Montée en puissance des AI PCs : Bien que leur impact soit encore limité, l’arrivée de matériels adaptés à l’IA stimule la demande pour des processeurs plus puissants avec des capacités avancées en GPU intégrés.
3. Expansion de l’infrastructure cloud et IA : Les centres de données modernisent et étendent leur capacité pour supporter les charges liées à l’IA, au big data et au cloud, ce qui favorise les ventes de CPUs haut de gamme.
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Pour le second semestre 2025, la principale question est de maintenir ce rythme de croissance face à plusieurs facteurs potentiels :
– L’impact réel des droits de douane : après l’achat anticipé, une régulation des volumes pourrait s’opérer.
– La demande en AI PCs : si leur adoption s’accélère, elle pourrait soutenir la croissance notamment pour les PC de bureau et stations de travail.
– La compétition dans le secteur des serveurs : face à l’essor des architectures ARM et des solutions spécifiques à l’IA, Intel et AMD devront défendre leur part de marché.
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Questions fréquentes :
– Pourquoi est-il inhabituel que les premiers deux trimestres affichent une croissance ? Parce que, généralement, le premier trimestre est stable ou en légère baisse, et le second connaît souvent un déclin saisonnier.
– Qu’est-ce qu’un AI PC et pourquoi booste-t-il les ventes de CPUs ? Ce sont des ordinateurs conçus pour exécuter localement des tâches d’IA, équipés de CPUs et NPUs optimisés, ce qui accroît la demande pour des processeurs plus performants.
– AMD gagne-t-il en part de marché dans les serveurs ? Il maintient une part stable d’environ 27 % sur un an, et la croissance globale du marché bénéficie à ses ventes en volume.
– Ce rythme peut-il continuer en 2026 ? Cela dépendra de l’adoption généralisée des AI PCs, de l’évolution de la demande dans les centres de données, et des effets des droits de douane sur la chaîne d’approvisionnement.
Pour plus d’informations, consultez la source : Jon Peddie.