Le Japon lance le premier superordinateur quantique d’IBM en dehors des États-Unis, connecté au géant Fugaku.

Le Japon lance le premier superordinateur quantique d'IBM en dehors des États-Unis, connecté au géant Fugaku.

IBM et l’institut japonais RIKEN ont officiellement présenté le premier IBM Quantum System Two installé en dehors des États-Unis, marquant une étape importante dans l’histoire de l’informatique quantique mondiale. La nouvelle machine, alimentée par le processeur quantique IBM Heron de 156 qubits, est co-implantée avec le superordinateur Fugaku au Centre des sciences informatiques de RIKEN, à Kobe.

Ce déploiement élargit non seulement la présence internationale d’IBM dans l’informatique quantique, mais établit également la première intégration directe entre un superordinateur classique et un système quantique de nouvelle génération. Cette initiative est soutenue par l’agence publique japonaise NEDO, dans le cadre du programme national pour le développement de technologies post-5G.

Le processeur Heron : précision et vitesse sans précédent

Le cœur du système est le IBM Quantum Heron, le processeur quantique le plus puissant jamais construit par l’entreprise. Avec un taux d’erreur des portes quantiques de 1×10⁻³ (dans sa meilleure configuration) et une capacité opérationnelle de 250 000 opérations par seconde (CLOPS), Heron surpasse par dix fois son prédécesseur, l’Eagle de 127 qubits.

Grâce à ces avancées, le nouveau système quantique peut exécuter des algorithmes impossibles à simuler avec des ordinateurs classiques, ouvrant ainsi la voie à des découvertes dans des domaines tels que la chimie quantique, les matériaux complexes et l’optimisation industrielle.

Quantum + Classique : naissance de l’hyper-informatique

Ce qui est révolutionnaire dans cette installation est l’interconnexion directe entre l’IBM Quantum System Two et le superordinateur Fugaku, l’un des plus puissants au monde. Grâce à un réseau à haute vitesse à niveau des instructions de base, les deux systèmes peuvent exécuter des tâches de manière coordonnée, permettant à chaque paradigme (quantique ou classique) de résoudre la partie du problème qu’il maîtrise le mieux.

Cette approche hybride permettra de développer de nouveaux algorithmes, des bibliothèques de compilation optimisées et des protocoles de communication à faible latence, transformant le paysage de l’informatique scientifique.

Applications réelles et premiers résultats

L’un des principaux objectifs est d’atteindre ce que l’on appelle l’avantage quantique, c’est-à-dire résoudre des problèmes plus rapidement ou plus précisément que n’importe quelle méthode classique connue. En effet, IBM et RIKEN ont déjà publié des travaux pionniers dans la revue Science Advances, comme la simulation de structures électroniques dans des composés tels que la pyrite de fer, utilisant des techniques quantiques de diagonalisation par échantillonnage (SQD).

Cela démontre que, même sans ordinateurs quantiques pleinement tolérants aux pannes, l’informatique quantique peut déjà offrir une valeur scientifique réelle lorsqu’elle est intégrée à des infrastructures classiques puissantes.

Déclarations institutionnelles

« L’avenir de l’informatique est centré sur le quantique, et avec nos partenaires de RIKEN, nous faisons un grand pas pour le rendre réalité », a déclaré Jay Gambetta, vice-président d’IBM Quantum.

« Notre objectif est de mener le Japon vers une nouvelle ère d’informatique haute performance », a affirmé le Dr Mitsuhisa Sato, directeur de la Division des plateformes quantiques-HPC de RIKEN.

La cérémonie d’inauguration a eu lieu le 24 juin à Kobe, avec la participation de représentants d’IBM, RIKEN, du ministère japonais de l’Économie et de l’Industrie (METI), des autorités locales et d’organismes tels que NEDO et MEXT.


Cette annonce renforce l’engagement du Japon à rester à la pointe de la technologie mondiale. Pendant ce temps, IBM continue de consolider son leadership en informatique quantique, avec une flotte croissante de systèmes en Amérique, en Europe et maintenant en Asie. La collaboration entre institutions publiques et géants technologiques reste essentielle pour faire passer cette technologie émergente du laboratoire à l’industrie.

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