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Le défi du cloud dans les banques et assurances : moins de 40 % répondent à leurs attentes

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Un nouveau rapport de l’Institut de recherche de Capgemini révèle que la majorité des institutions financières font toujours face à des difficultés pour maximiser la valeur de leurs investissements dans le cloud. Selon le Rapport Mondial sur le Cloud pour les Services Financiers 2025, moins de 40 % des cadres du secteur bancaire et d’assurance sont très satisfaits des résultats obtenus après avoir adopté des solutions cloud. Bien que la plupart cherchent à améliorer l’efficacité opérationnelle (84 %), seulement 12 % peuvent être classifiés comme « innovateurs dans le cloud ».

Le contexte des institutions financières

Le rapport identifie un paysage complexe pour les banques et les assureurs, qui doivent faire face à des inefficacités dans la gestion des données, des lacunes en cybersécurité, des complexités réglementaires et des attentes des clients en constante évolution. Entre 2020 et 2023, la mention de termes liés au cloud dans les rapports annuels des 40 principales firmes bancaires et d’assurances au niveau mondial a augmenté de 26 %, ce qui reflète un pari croissant sur cette technologie en réponse à ces défis.

Obstacles sur le chemin de la valorisation du cloud

Malgré les attentes, les résultats sont souvent en deçà des espérances. Moins d’un tiers des répondants se disent satisfaits des aspects clés comme :

  • Réduction des coûts opérationnels (33 %)
  • Amélioration de la scalabilité (27 %)
  • Accélération de l’innovation (26 %)
  • Optimisation des données et des analyses avancées (24 %)
  • Renforcement de la sécurité et de la conformité réglementaire (21 %)

Le rapport indique que ces difficultés découlent souvent d’approches telles que la migration directe (lift-and-shift), de modèles de prix complexes et d’une gestion inefficace des ressources dans le cloud.

Protection des données et défis réglementaires

La gestion sécurisée des données reste une priorité critique pour les institutions financières. Trois principales préoccupations ressortent dans le rapport :

  1. Systèmes hérités : difficultés à intégrer des données en silos (71 %).
  2. Vie privée : défis dans la protection des données clients (70 %).
  3. Qualité des données : informations erronées ou incomplètes (69 %).

Avec l’entrée en vigueur du Règlement sur la Résilience Opérationnelle Numérique de l’Europe (DORA) en janvier 2025, on s’attend à une augmentation des exigences réglementaires concernant l’utilisation des plateformes technologiques et des tiers. Ces pressions pourraient augmenter la complexité de se conformer aux régulations tout en poursuivant l’innovation.

Le rôle de l’innovation et de la culture cloud-native

Seulement 12 % des institutions peuvent être considérées comme « innovateurs dans le cloud », un groupe qui se distingue par l’utilisation de plateformes évolutives, d’écosystèmes matures et de stratégies basées sur les données. Ces innovateurs surpassent leurs concurrents sur des indicateurs clés comme :

  • Atteinte des objectifs de vente croisée et additionnelle (32 % contre 12 % pour les autres).
  • Monétisation des données (32 % contre 10 %).
  • Développement de produits innovants (22 % contre 10 %).

Le rapport recommande que les institutions adoptent une approche centrée sur l’innovation, ce qui implique :

  • Développer des applications conçues nativement pour le cloud.
  • Investir dans des professionnels avec des compétences spécifiques dans le cloud.
  • Créer une culture encourageant le partage des idées et des meilleures pratiques.
  • Démocratiser l’accès à la technologie dans toute l’organisation.

Perspectives pour l’avenir

Avec des technologies comme l’intelligence artificielle, l’analyse prédictive et l’automatisation robotique gagnant du terrain, le rapport suggère que les institutions traditionnelles doivent accélérer leur maturité dans ces domaines. Actuellement, seulement 15 % des entités montrent des capacités matures en intelligence artificielle, tandis que 30 % le font en analyse prédictive et 22 % en automatisation.

Ravi Khokhar, responsable mondial des services financiers dans le cloud de Capgemini, a conclu : « L’adoption du cloud doit être vue comme le début d’un voyage transformationnel, non comme la destination finale. Les institutions qui intègrent une culture d’innovation basée sur le cloud seront mieux positionnées pour lancer de nouveaux produits, accéder à de nouveaux marchés et satisfaire leurs clients. »

Le rapport souligne que, pour réussir une transformation, les institutions financières doivent prioriser une stratégie cloud-native et relever les défis structurels qui entravent leur progression. Le cloud se profile comme un moteur clé pour la croissance et la compétitivité dans le secteur financier.

Accès au rapport de CapGemini.