Le commerce électronique en Espagne accélère de 18,2 % au premier trimestre 2025 : 25 752 M€, 474 M€ d’achats, et le tourisme relance la croissance

Le commerce électronique en Espagne accélère de 18,2 % au premier trimestre 2025 : 25 752 M€, 474 M€ d'achats, et le tourisme relance la croissance

La CNMC confirme un début d’année très solide pour le commerce électronique : 25,752 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+18,2 % en glissement annuel) et 474,1 millions de transactions (+14,9 %). Les agences de voyages et le transport aérien dominent par revenus ; le jeu en ligne en tête par nombre d’achats.

Le dernier rapport trimestriel de CNMCData montre que la dépense en ligne en Espagne gagne en dynamisme au-delà de l’effet de base de 2024 : plus de tickets et plus d’opérations. En termes de revenus, ce sont principalement les agences de voyages et la tour opérating (9,4 %) ainsi que le secteur aérien (6,7 %). Par nombre de transactions, ce sont le jeu et les paris (8,5 %) qui priment, devant la restauration (7,0 %) et le transport terrestre (6,7 %).

Analyse clé (T1-2025)

  • Chiffre d’affaires total : 25.752 M€ (+18,2 % en glissement annuel).
  • Transactions : 474,1 M (+14,9 %).
  • Principaux secteurs par revenus : Voyages (9,4 %) et aérien (6,7 %).
  • Principaux secteurs par nombre de transactions : Jeux d’argent (8,5 %), restauration (7,0 %).

Transfrontalier : L’Espagne achète plus à l’étranger qu’elle ne vend à des étrangers

56,5 % du chiffre d’affaires concerne les achats depuis l’Espagne vers l’extérieur ; les 43,5 % restant correspondant aux dépenses avec destinée à l’Espagne (ventes domestiques + achats depuis l’étranger via des e-commerces espagnols). Le solde net extérieur s’établit à –11.237 M€. En nombre d’opérations, 65,7 % des achats sont effectués vers des commerces étrangers.

  • Dépenses depuis l’Espagne vers l’extérieur : 14.562 M€, +14,6 % ; 94,2 % dans les pays de l’UE.
  • Ventes à l’étranger vers l’Espagne : 3.325 M€, +21,7 % ; 62,7 % proviennent de l’UE. Le tourisme (agences, aérien, terrestre, location, hôtels) représente 63,6 % de ces achats.

Répartition du commerce cross-border

  • De l’Espagne à l’étranger : services auxiliaires à l’intermédiation financière (10,1 %) et mode (8,7 %).

À l’intérieur de l’Espagne : la « caisse » croît de 23,8 %

Les ventes intra-Espagne atteignent 7.866 M€ (+23,8 %). Le secteur dominant est administration publique, impôts et sécurité sociale (7,4 %), suivi de l’alimentation, des carburants et des activités touristiques, témoignant d’une normalisation du paiement en ligne des services publics et d’un dépense récurrente digitalisée.


Implications pour le secteur technologique

1) Logistique : densité et maillage. La croissance à deux chiffres du volume de commandes oblige à optimiser la dernière étape (routes dynamiques, lockers, fenêtres de livraison) et la logistique inverse, impactant directement le SLA et le coût par livraison. La reprise du tourisme ajoute la variable pic saisonnier dans les aéroports et destinations.

2) Paiements et fraude : plus de cross-border, plus de risque. Avec 56,5 % des dépenses se dirigeant vers l’extérieur, l’exposition aux méthodes et règles d’acquisition non domestiques augmente. Priorité : tokenisation, 3DS adaptatif, scoring avec IA et authentification fluide pour maintenir des autorisations élevées sans générer de faux positifs.

3) Data & AI : merchandising en temps réel. La croissance dans le jeu/restauration par opérations et les voyages par revenus suggère des stratégies d’offres contextuelles (bundles, upgrades, produits annexes) et de pricing dynamique entraîné par des données saisonnières et des signaux multicanal d’intention.

4) Internationalisation des PME : l’UE comme « premier marché ». Étant donné que 94,2 % des achats depuis l’Espagne à l’étranger restent dans l’UE, la localisation européenne (langue, TVA, PSD2, politique de retours) constitue la voie la plus courte pour transformer le cross-border en ventes autonomes. Les marketplaces paneuropéens et le fulfillment partagé facilitent l’accès rapide.

5) Observabilité du business : KPI essentiels.

  • Take rate cross-border, autorisation par BIN/pays, LTV par origine.
  • Coût logistique unitaire et taux de livraison à temps selon la région.
  • Conversion mobile dans les tunnels à fort taux d’abandon (voyages, événements).
    Tous avec segmentation géographique (Espagne/UE/Autres) alignée avec les données de la CNMC.

Les 10 verticales avec le plus fort chiffre d’affaires (part du total)

  1. Voyages (agences/tourisme) 9,4 % , 2) Aérien 6,7 %, 3) Mode 5,9 %, 4) Services financiers auxiliaires 5,8 %, 5) Jeux et paris 4,9 %, 6) Hôtels 3,6 %, 7) Alimentation 3,4 %, 8) Spectacles 3,3 %, 9) Restaurants 3,2 %, 10) Grands magasins 3,1 %.

Les 10 secteurs avec le plus d’achats (part par nombre de transactions)

  1. Jeux et paris 8,5 %, 2) Restaurants 7,0 %, 3) Transport terrestre 6,7 %, 4) Mode 5,3 %, 5) Activités liées au transport 4,1 %, 6) Grandes surfaces 2,9 %, 7) Carburants 2,7 %, 8) Alimentation 2,6 %, 9) Gestion de contenus/publicités 2,5 %.

FAQ (pour responsables e-commerce et produit)

Pourquoi le solde extérieur est-il négatif alors que des achats étrangers entrent aussi ?
Parce que le dépense de l’Espagne à l’extérieur (14.562 M€) dépasse largement les achats d’actifs étrangers auprès de commerçants espagnols (3.325 M€), laissant un déficit de –11.237 M€ pour le trimestre. Cela indique une opportunité d’acquisition internationale et de fidélisation (programmes, envois compétitifs, retours facilités).

Quels marchés prioriser pour une vente rapide à l’étranger ?
Selon la CNMC, 94,2 % des achats espagnols à l’étranger vont vers l’UE, avec une friction réglementaire/logistique réduite, TVA et PSD2 communes. Commencer par France, Italie, Allemagne, Portugal maximise généralement la conversion.

Comment concilier 3DS adaptatif avec la conversion mobile ?
Utiliser le 3DS adaptatif (SCA basée sur le risque), l’authentification déléguée via wallets et les exemptions TRA avec de solides modèles antifraude. L’objectif : maintenir de hautes autorisations sans nuire à l’expérience utilisateur lors des pics (voyages/événements).

Quelles métriques suivre pour les verticales « rapides » (restauration, transport, jeux) ?

  • Latence de checkout (< 2 s sur mobile).
  • Autorisation par méthode de paiement et BIN/pays.
  • Taux de churn et réessais dans les abonnements/dépôts.
  • Fraude par schéma (bots, multi-comptes). Toujours croiser avec trafic par device et heure de pointe.

Comment interpréter la croissance de 23,8 % « à l’intérieur de l’Espagne » ?
Cela indique une digitalisation accrue des dépenses récurrentes (administration/services) et une reprise de consommation dans les secteurs du quotidien. Une opportunité pour paiements instantanés A2A/link-to-pay et financement BNPL responsable.


Source : CNMC, Le commerce électronique a augmenté de 18,2 % en Espagne durant le premier trimestre de l’année. Tableaux et graphiques du rapport (I-25).

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