Intel atteindra une réduction de 20 % de ses effectifs après avoir annoncé 5 000 suppressions d’emplois supplémentaires

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Intel poursuit sa restructuration profonde avec l’annonce de 5 000 nouvelles suppressions d’emplois, portant le total des licenciements à environ 25 000 cette année, ce qui représente une réduction de 20 % de ses effectifs mondiaux. Cette décision, confirmée par des avis WARN (Worker Adjustment and Retraining Notification) en vigueur aux États-Unis, vise à réduire ses coûts et à améliorer sa rentabilité alors que l’entreprise fait face à une forte pression concurrentielle et à une baisse de ses ventes.

La majorité des suppressions d’emplois se concentrent principalement aux États-Unis, avec 2 000 départs en Californie et 2 500 en Oregon, deux États où Intel possède d’importantes installations. Des impacts sont également attendus en Arizona, au Texas, ainsi qu’en Israël, où plusieurs centaines d’employés quitteront l’entreprise.

Les départements les plus touchés seront ceux jugés non stratégiques pour l’avenir immédiat, tels que les ressources humaines, le marketing et l’administration. En revanche, les équipes directement impliquées dans la conception et la fabrication du matériel hardware devraient rester relativement préservées, en raison de leur rôle crucial dans les projets d’innovation d’Intel.

La société justifie cette nouvelle phase de restructuration par la baisse prolongée de ses ventes, notamment dans le secteur des puces x86, ainsi que par sa position affaiblie face à ses rivaux AMD, NVIDIA et Apple. S’y ajoutent les performances en deçà des attentes de ses services de fonderie, avec des retards dans le développement des processus de fabrication et des difficultés à attirer de grands clients extérieurs.

Face à la perte de parts de marché face à ARM dans les centres de données et appareils mobiles, ainsi que sa lente entrée sur le marché des GPU pour intelligence artificielle, Intel doit accélérer sa transformation stratégique pour préserver ses marges, qui sont sous forte pression.

En parallèle, Intel met en place de nouvelles politiques internes visant à renforcer la présence au bureau. À partir de septembre 2025, ses employés devront se rendre en moyenne au moins quatre jours par semaine dans leurs locaux, dans une tentative de maximiser l’efficacité et la supervision des opérations. Par ailleurs, la direction encourage la réduction ou la suppression des réunions non essentielles, favorisant une approche plus opérationnelle et une prise de décision plus agile. Ces mesures ont été perçues par certains salariés comme un retour à des modèles plus rigides de travail en présentiel et de hiérarchie.

Sous la direction de Pat Gelsinger, ces mesures illustrent une volonté claire d’orienter Intel vers une vision axée sur l’efficacité à long terme. La stratégie inclut des alliances stratégiques, la relocalisation des usines, l’investissement dans la lithographie avancée, et le repositionnement en tant que fournisseur mondial de fonderie à grande échelle.

Toutefois, cette transition s’avère plus coûteuse et plus lente que prévu, alors que le marché des semi-conducteurs, après des sommets de demande stimulés par la téléphonie, la 5G et l’intelligence artificielle générative, doit désormais faire face à un rééquilibrage structurel accru par une compétition mondiale renforcée, notamment de la part de TSMC et Samsung, qui détiennent des avantages technologiques et opérationnels significatifs.

Autrefois symbole du leadership dans le domaine des puces, Intel doit désormais redéfinir son rôle dans une industrie en pleine mutation rapide. Pour les analystes, la clé de sa réussite réside dans sa capacité à respecter sa feuille de route technologique sans engranger de nouveaux retards… tout en maintenant le moral de ses équipes.

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