Huawei a franchi une étape stratégique dans la course mondiale à la mémoire pour l’intelligence artificielle avec le lancement de ses SSD Huawei OceanDisk. Conçus spécifiquement pour entraîner et inférer des modèles à grande échelle, ces disques visent à atténuer la « muraille de VRAM» qui freine l’expansion de l’IA, surtout dans un contexte marqué par la pénurie de GPU NVIDIA due aux restrictions commerciales américaines.

Huawei a dévoilé trois modèles différents dans la gamme OceanDisk 560, chacun adapté à des besoins spécifiques de l’IA :

• OceanDisk EX 560 (performance extrême) : offre jusqu’à 1,5 million d’IOPS en écriture aléatoire, avec une latence inférieure à 7 µs, une durabilité de 60 DWPD, et une capacité maximale de 6,4 To. Idéal pour l’entraînement de modèles, il permet de multiplier par six la capacité de fine-tuning par machine.

• OceanDisk SP 560 (performance intelligente / coût-efficacité) : propose jusqu’à 600 000 IOPS, une latence inférieure à 7 µs, et une durabilité de 1 DWPD. Spécialement conçu pour l’inférence en IA, il double la longueur des séquences d’inférence, améliore le rendement transactionnel de 1 à 2 fois, tout en réduisant de 75 % la latence du premier jeton.

• OceanDisk LC 560 (grande capacité) : avec une capacité maximale impressionnante de 245 To, c’est le SSD de plus grande capacité sur le marché. Avec une vitesse de lecture allant jusqu’à 14,7 GB/s, il est destiné au stockage massif et au traitement de données multimodales, clés dans l’entraînement de modèles multimodaux et l’archivage à grande échelle.

Huawei a aussi présenté DiskBooster, une technologie de mémoire virtuelle en pool combinant HBM, DDR et SSD, gérée via un logiciel. Elle permet de créer un pool jusqu’à 20 fois supérieur à la mémoire native des GPU, exploitant la rapidité du HBM, la capacité de la DDR, et la grande capacité des SSD dans une architecture unifiée. Une technologie multi-flux intelligente réduit l’usure par surcharge et prolonge la durée de vie des SSD.

Ce lancement s’inscrit dans une double démarche stratégique, visant à concurrencer des acteurs comme Micron ou Kioxia sur le marché mondial de la mémoire pour IA, tout en renforçant l’autonomie technologique de la Chine face à l’accès limité aux GPU NVIDIA et à la mémoire HBM.

En complément, Huawei a également annoncé la création d’une “Alliances pour l’Innovation AI SSD” réunissant 11 partenaires industriels afin de favoriser l’écosystème.

Les nouveaux OceanDisk ciblent particulièrement les centres de données et les entreprises spécialisées en IA, cherchant à réduire les coûts d’infrastructure, maximiser l’efficacité énergétique, et soutenir une montée en charge pour des modèles de milliards de paramètres et des corpus multimodaux.

Avec ces nouveaux SSD, Huawei signe une avancée majeure dans le domaine de l’infrastructure pour l’intelligence artificielle. Entre le SSD le plus résistant, celui le plus rentable pour l’inférence, et le plus grand capacité du marché, la société montre clairement son ambition de devenir un leader non seulement dans les réseaux et les processeurs, mais aussi dans le stockage optimisé pour l’IA.

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