Ferrovial accélère dans la course aux centres de données avec l’acquisition de Sien Real en Pologne

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Ferrovial renforce résolument sa stratégie de diversification vers l’infrastructure numérique en acquérant la société polonaise Sien Real pour un montant de 56 millions d’euros. L’objectif est de développer un campus de centres de données à Varsovie, consolidant ainsi la volonté de l’entreprise de devenir un développeur et investisseur mondial dans un secteur stratégique en pleine croissance, stimulé par l’intelligence artificielle et le cloud.


De constructeur à acteur global du numérique

En 2024, Ferrovial a créé sa division Infrastructures Digitales avec l’ambition de passer du statut de constructeur de référence à celui d’acteur majeur dans l’investissement et le développement de data centers. Forte de plus de dix ans d’expérience dans la construction d’installations critiques en Espagne et en Pologne — notamment les centres de données de Telefónica (aujourd’hui Nabiax) à Alcalá de Henares ou celui de Microsoft à San Sebastián de los Reyes —, l’entreprise a décidé d’intensifier son rôle dans ce secteur.

Pour diriger cette unité, Ferrovial a recruté András Szakonyi, fort de plus de vingt ans d’expérience chez Iron Mountain et d’un parcours international dans le déploiement d’infrastructures de données. Aux côtés de lui, l’équipe dirigeante comprend Alfonso Pérez en tant que directeur financier et Pedro Gómez en tant que directeur stratégique, tous deux relevant directement du PDG Ignacio Madridejos.


Varsovie, un pôle digital

L’acquisition de Sien Real ne se limite pas à une opération immobilière : elle concerne des terrains, des locaux et des structures d’ingénierie préparés pour ériger un campus de centres de données dans la capitale polonaise. Ferrovial détient 50 % du projet, tandis que sa filiale locale Budimex en contrôlera l’autre moitié.

La Pologne est devenue un marché clé dans la stratégie digitale de Ferrovial. Détenue à 50,14 % par le groupe, Budimex construit déjà la nouvelle installation pour le Centre Informatique du Ministère des Finances à Radom, et concurrence l’allemand Hochtief d’ACS ainsi que Warbud pour l’attribution de trois centres de traitement de données pour le gouvernement polonais, avec un investissement supérieur à 230 millions d’euros.

De plus, en 2023, Budimex et Ferrovial ont créé la société BXF Energia pour développer des projets renouvelables en Pologne, avec l’objectif d’atteindre 500 MW de capacité éolienne et solaire d’ici 2028. Cette initiative s’inscrit dans une logique d’alimentation en énergie propre, de plus en plus exigée pour les nouveaux data centers.


L’Espagne et les États-Unis, autres axes stratégiques

Cette expansion à Varsovie s’inscrit dans une démarche plus large. En Espagne, Ferrovial dispose déjà de projets prêt à construire et poursuit ses accords avec de grandes entreprises technologiques, après celui conclu avec Microsoft en 2022. La société vise à devenir le partenaire privilégié des hyper-scalers déployant leur infrastructure dans le pays : Amazon Web Services, Google, Meta, Oracle ou IBM, qui sont tous en phase d’investissement sur le territoire espagnol.

Aux États-Unis, considéré comme le plus grand marché mondial pour les data centers, Ferrovial explore des opportunités tant en tant que constructeur qu’investisseur dans des projets greenfield. Sa division Énergie progresse également, avec la récente acquisition d’un projet solaire de 250 MW au Texas, pour une enveloppe d’environ 300 millions d’euros.


Concurrence directe avec ACS

En entrant sur le marché des data centers, Ferrovial se retrouve en concurrence directe avec ACS, autre poids lourd espagnol de la construction, qui a identifié ce secteur comme un levier clé de croissance. La filiale allemande de cette dernière, Hochtief, participe aussi à plusieurs projets gouvernementaux en Pologne, ce qui laisse présager une forte rivalité en Europe centrale.


Un secteur en pleine effervescence

L’intérêt de Ferrovial pour les data centers est stratégique. La demande pour les services de cloud computing, IA générative et streaming explose, accroissant la nécessité de capacités de traitement à l’échelle mondiale. Selon les analystes, les investissements dans les infrastructures numériques dépasseront 500 milliards de dollars par an d’ici la fin de la décennie. L’Europe se montre particulièrement dynamique, avec l’Espagne et la Pologne en poles d’émergence.

Pour Ferrovial, cette orientation vers le secteur numérique constitue une diversification de ses activités traditionnelles dans les infrastructures de transport et d’énergie. C’est aussi une occasion de capter des investissements internationaux et de renforcer sa position en tant que partenaire stratégique pour les grands acteurs technologiques.


Foire aux questions (FAQ)

Pourquoi Ferrovial mise-t-elle désormais sur les centres de données ?
La croissance exponentielle de l’intelligence artificielle, du cloud et du streaming augmente considérablement la demande en capacités numériques, faisant de ce secteur un secteur stratégique et à haute valeur ajoutée.

Quel rôle occupe la Pologne dans la stratégie de Ferrovial ?
La Pologne est considérée comme un marché émergent clé en Europe, bénéficiant d’un soutien gouvernemental important et d’un fort attrait pour les hyper-scalers. À travers Budimex, Ferrovial souhaite devenir un acteur central de cet écosystème à Varsovie.

Comment Ferrovial compete-t-elle avec ACS dans ce secteur ?
Les deux entreprises espagnoles considèrent les data centers comme un axe de croissance stratégique. Alors que Ferrovial privilégie l’investissement direct et le développement, ACS renforce sa présence à travers Hochtief sur le marché européen.

Quel rôle jouent les énergies renouvelables dans ces projets ?
De plus en plus, les data centers doivent fonctionner à l’énergie propre pour réduire leur empreinte carbone. Ferrovial exploite sa division Énergie, notamment via des projets éoliens et solaires en Espagne, en Pologne et aux États-Unis, pour intégrer la durabilité à son offre.

Source : eleconomista

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