Deux jeunes arrêtés pour diffusion illégale de données personnelles sur les réseaux sociaux
La Police Nationale a arrêté deux jeunes de 19 ans, accusés d’avoir diffusé des informations personnelles concernant des personnalités publiques sur Telegram, YouTube et Instagram, alimentant ainsi des campagnes de cyberharcèlement. Ces arrestations ont eu lieu ce mardi à Cruce de Arinaga (Gran Canaria) dans le cadre d’une opération coordonnée par la Comisaría General de Información, sous l’autorité de l’Audiencia Nacional.
Les suspects, Yoel O.Q. et Cristian Ezequiel S.M., sont réputés être liés aux pseudonymes "Akkaspace" et "Pakito", utilisés pour signer les fuites de données publiées sur des canaux tels que Filtraciones España ainsi que sur des vidéos YouTube, des messages sur X (anciennement Twitter) et même des diffusions sur Twitch.
Les réseaux sociaux comme plateforme de harcèlement
Les enquêtes montrent que le duo agissait depuis des profils publics, sans véritable expertise technique, ce qui a facilité leur identification. Ils ont publié des données sensibles, telles que noms, adresses, numéros de téléphone et adresses e-mail, concernant des personnalités politiques, des journalistes et des citoyens.
Leur stratégie ouvrait la voie à des messages offensants, incitant à l’humiliation des victimes, sous prétexte d’une "vengeance numérique" contre des représentants de la gauche politique. Bien qu’ils aient nié toute motivation idéologique, leurs cibles étaient systématiquement liées à des secteurs progressistes, et le groupe s’était même auto-désigné comme "Etarras", une provocation manifeste.
Un canal de Telegram pour orchestrer la diffusion
Le canal Telegram utilisé par les suspects servait non seulement à publier des informations, mais aussi à promouvoir des "services" de doxing. Selon les autorités, des annonces étaient faites pour inciter les abonnés à partager ces publications.
Suite aux arrestations, le canal Etarras a été rebaptisé No somos nada et tous les messages ont été effacés, révélant une tentative claire d’éliminer des preuves, malgré le fait que de nombreuses publications avaient déjà été archivées.
Saisies et interventions judiciaires
Les perquisitions dans les domiciles des suspects, autorisées par le Juzgado Central de Instrucción nº1, ont permis la saisie d’appareils électroniques, tels que des ordinateurs, téléphones mobiles et disques durs. L’analyse de plateformes de messagerie chiffrée, ainsi que d’éventuelles connexions à des comptes de cryptomonnaie, est également envisagée.
Tous deux ont été transférés à Madrid pour comparaître devant l’Audiencia Nacional, affrontant des accusations possibles de cyberterrorisme, de diffusion illégale de données personnelles et de menaces aggravées.
Une cybercriminalité amateur mais dangereuse
Le profil des suspects intrigue; Yoel était étudiant en informatique sans antécédents criminels, tandis que Cristian travaillait dans un commerce familial et n’avait visiblement aucun lien avec les actes reprochés. Les enquêteurs soulignent la faible sophistication technique du groupe, qui a laissé des traces numériques évidentes.
Réflexion sur le doxing
Cette affaire relance le débat sur les limites des réseaux sociaux et l’absence de contrôle efficace face au doxing. Malgré les politiques en place, le risque de diffusion rapide de ces contenus dommageables persiste, appelant à une coopération renforcée entre plateformes, autorités et citoyens pour dénoncer ces actes.
Conclusion : Le cas d’Akkaspace et Pakito met en lumière comment un discours radicalisé couplé à des réseaux sociaux peu régulés peut devenir un outil de intimidation. Toutefois, il démontre également que la législation peut agir contre ces actes délictueux malgré la prétendue impunité numérique.