Une startup basée à San Francisco a annoncé l’intégration de Peyman Mohajerin Esfahani, chercheur de renommée internationale en contrôle sous incertitude et systèmes intelligents, en tant que conseiller scientifique. Cette démarche vise à renforcer le développement de leur concept d’Intelligence Artificielle pour puces, nommée Artificial Chip Intelligence (ACI®), et à transformer le secteur des semi-conducteurs.
Le futur de la conception de puces semble de plus en plus s’éloigner des méthodes traditionnelles pour s’orienter vers un modèle impulsé par l’intelligence artificielle. Dans cette optique, Cognichip, une entreprise émergente qui a déjà suscité l’intérêt de l’écosystème technologique, propose une approche révolutionnaire permettant de réduire de moitié le temps de développement et d’abaisser de 75 % les coûts de production.
L’annonce, datant du 14 août et réalisée à San Francisco, confirme l’ambition de Cognichip d’intégrer des connaissances avancées en théorie du contrôle, optimisation et systèmes adaptatifs pour relever les défis croissants de l’industrie des semi-conducteurs.
Peyman Mohajerin, professeur associé à l’Université de Toronto et à la Delft University of Technology (Pays-Bas), est également codirigeant du Delft-AI Energy Lab. Ses recherches portent sur l’exploitation des systèmes intelligents dans des environnements dynamiques et incertains, mêlant contrôle des systèmes, théorie de l’information, apprentissage automatique et optimisation en contexte d’incertitude. Son expertise lui a permis de recevoir plusieurs distinctions prestigieuses, telles que le George S. Axelby Outstanding Paper Award, l’European Control Award et le Frederick W. Lanchester Prize de l’INFORMS.
Cette expérience en contrôle sous incertitude fait de lui un candidat idéal pour soutenir la mission de Cognichip : développer des flux de conception de puces nativement intelligentes, résilientes, adaptatives et fiables dans un contexte de grande variabilité.
La proposition phare de la startup repose sur ACI®, un modèle d’intelligence artificielle qui transpose les principes physiques et mathématiques du design des semi-conducteurs vers un système de machine learning capable de générer des solutions en temps réel. Contrairement aux processus traditionnels, longs, coûteux et fortement spécialisés, Cognichip ambitionne d’automatiser une grande partie de cette conception à l’aide d’un IA entraîné sur la physique du silicium et les contraintes de fabrication, permettant ainsi de réduire de 50 % les cycles de conception, de 75 % les coûts et d’optimiser les performances, la consommation et l’efficacité énergétique des puces.
Selon Faraj Aalaei, PDG et fondateur, l’expérience de Peyman Mohajerin transformera la compréhension de l’intelligence dans des systèmes fiables en environnements incertains, tout en renforçant la capacité d’ACI® à relever les défis concrets du marché.
Face à la complexification exponentielle de la conception, liée notamment à l’avancement vers des nœuds technologiques de 3 nm, 2 nm ou même 1,4 nm, la nécessité d’intégrer l’IA comme pilier central devient cruciale. Les méthodes classiques, basées sur des règles et des simulations itératives, ne suffisent plus. Cognichip propose donc un changement de paradigme, rendant la conception plus intelligente, plus rapide et plus accessible, ouvrant la voie à une démocratisation du design de matériel.
Fondée par d’anciens employés de géants comme Amazon, Google, Apple et d’autres, et soutenue par 33 millions de dollars de financement initial, la société se positionne comme une promesse majeure dans la deep tech de la Silicon Valley. Leur vision est également renforcée par une focalisation sur la gestion de l’incertitude dans des systèmes critiques, rendant les puces conçues avec ACI® plus fiables, résilientes et adaptatives dans un monde incertain.
Ce mouvement s’inscrit dans la tendance globale du hardware défini par l’intelligence artificielle, où Cognichip se distingue par sa démarche radicale d’intégration de l’IA comme cœur du processus de conception. Si elle réussit, cette approche pourrait accélérer l’innovation dans des secteurs variés tels que l’industrie médicale, les réseaux électriques intelligents, les véhicules autonomes et les solutions énergétiques durables.
L’intégration de Peyman Mohajerin en tant que conseiller scientifique symbolise la convergence entre la recherche académique et l’industrie, illustrant une volonté d’accélérer la transformation d’un secteur souvent perçu comme lent et coûteux face aux exigences du marché. Avec un message clair : l’avenir des puces sera écrit par l’intelligence artificielle.
