Cérabyte promet de révolutionner le stockage avec des racks de 100 PB en verre céramique d’ici 2030

Cerabyte et l'avenir du stockage : des données qui survivent des millénaires sur du verre céramique

Une startup européenne révolutionne le stockage de données avec une technologie capable de contenir plus de 100 pétaoctets (PB) par rack d’ici 2030, soutenue par de grands noms tels que Pure Storage et Western Digital. La société allemande Cerabyte a dévoilé une feuille de route ambitieuse qui prévoit la création de racks ultradenses, rapides et durables, transformant radicalement le panorama du stockage d’archives.

Le système de Cerabyte repose sur des panneaux de verre ultraminces (100 microns) recouverts d’une couche de céramique de 10 nanomètres, sur lesquels des données sont inscrites au laser à femtosecondes. Ces disques minuscules, mesurant 9×9 cm, sont regroupés dans des cartouches semblables aux bandes magnétiques, manipulés par des bras robotiques au sein d’un système rappelant les bibliothèques de bandes LTO.

Actuellement, Cerabyte exploite un prototype avec une capacité d’un pétaoctet par rack, avec des vitesses de transfert de 100 Mo/s et un temps d’accès de 90 secondes. La société prévoit d’atteindre plusieurs pétaoctets par rack d’ici 2027-2028, en doublant la capacité et en réduisant le temps d’accès de moitié. L’objectif ultime est de dépasser 100 PB par rack en 2030, tout en améliorant la performance et en réduisant les coûts.

Concernant la viabilité économique, Cerabyte projette que le coût total de possession par pétaoctet par mois passera de 7 000-8 000 dollars à seulement 6-8 dollars à la fin de la décennie. Ce progrès pourrait faire de leur solution une alternative plus économique, plus rapide et plus durable face aux bandes magnétiques traditionnelles ou d’autres technologies émergentes telles que Microsoft Project Silica, Holomem ou encore le stockage ADN.

Lors d’un évènement à Munich, Martin Kunze, cofondateur et responsable marketing de Cerabyte, a souligné que, contrairement à la durée de vie de 7 à 15 ans des bandes LTO, leur technologie pourrait dépasser 100 ans. Par ailleurs, leur approche contribuerait significativement à la réduction de l’empreinte carbone mondiale, la consommation de stockage représentant aujourd’hui environ 2 % des émissions de CO₂ mondiales, une part qui pourrait diminuer à 1,25 % avec cette nouvelle technologie.

Cerabyte bénéficie du soutien de plusieurs acteurs majeurs du secteur technologique, notamment Pure Storage, Western Digital, la branche d’investissement de la communauté de renseignement américaine In-Q-Tel, ainsi que le Conseil européen de l’innovation. La société a déjà levé plus de 10 millions de dollars en financement initial et reçu plus de 4 millions de dollars en subventions publiques, tout en visant une levée de fonds de série A pour accélérer la commercialisation.

À plus long terme, Cerabyte envisage une évolution encore plus disruptrice : en 2045, utilisant un faisceau d’ions d’hélium au lieu du laser, la société espère réduire la taille des bits enregistrés à seulement 3 nm, permettant théoriquement de stocker jusqu’à 100 exaoctets (100 000 PB) dans un seul rack. Bien que cette vision reste dans le domaine de la recherche avancée, l’entreprise étudie déjà sa faisabilité technologique.

Face à une croissance exponentielle des données alimentée par l’intelligence artificielle, la vidéo 8K, les dossiers médicaux et historiques, Cerabyte aspire à devenir une référence pour le stockage sûr, économique et durable à grande échelle. Avec des avancées concrètes, un solide soutien institutionnel et une technologie innovante, elle se positionne comme un acteur prometteur capable de redéfinir les paradigmes de l’archivage numérique futur.

source : techpowerup et blocksandfiles

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