BlackBerry a dévoilé une expérience mobile entièrement reconstruite pour BlackBerry AtHoc, sa plateforme de Critical Event Management (gestion des événements critiques), visant à optimiser la collecte d’informations en temps réel, l’interprétation des situations évolutives et la coordination des actions lors d’urgences — mais aussi dans le cadre des opérations quotidiennes.

Selon l’entreprise, il ne s’agit pas d’un simple relooking : cette nouvelle application implique une restructuration architecturale profonde, conçue avec des frameworks modernes, une interface plus intuitive et un modèle d’interaction simplifié pour une utilisation plus fluide, même sous pression. L’objectif est de réduire les frictions lorsque « l’information ne circule jamais aussi vite que la situation » — un défi fréquent lorsque plusieurs équipes, juridictions et systèmes déconnectés interviennent simultanément.

Une intelligence de terrain accrue, avec moins d’étapes

Le changement majeur réside dans la fluidification des échanges avec le personnel sur le terrain. BlackBerry garantit qu’il est désormais plus simple pour les participants et les équipes d’envoyer mises à jour de statut, observations, images et localisation contrôlée via des flux directs, pensés pour résister au stress opérationnel. L’objectif est de transformer davantage d’utilisateurs en sources constantes d’informations pertinentes, évitant que la donnée n’arrive tard ou ne se perde dans des messages peu structurés.

Concrètement, cette refonte vise à augmenter à la fois la participation et la qualité des données : en diminuant la charge cognitive liée au reporting, on favorise une réponse plus rapide, avec moins d’erreurs et une participation plus régulière. Cette amélioration impacte également le « tableau de bord » partagé par les équipes de commandement, qui doivent pouvoir percevoir en temps réel les tendances et évolutions, sans dépendre de synthèses tardives.

Un meilleur « sense making » : comprendre rapidement la situation

BlackBerry présente cette mise à jour comme un moyen de renforcer la conscience situationnelle, c’est-à-dire la capacité des équipes à donner du sens à ce qui se passe au fur et à mesure de l’évolution de l’incident. L’objectif est que, grâce à une meilleure organisation des données collectées sur le terrain, celles-ci deviennent plus exploitables, permettant d’identifier avec précision l’état réel de l’environnement affecté.

Ce concept s’inscrit dans un schéma que beaucoup d’organisations connaissent déjà : lors de crises complexes, le problème n’est souvent pas le manque de volonté ou de ressources humaines, mais la difficulté à maintenir une vision commune et cohérente dans un contexte en constante mutation, qui change minute par minute.

Orchestration mobile, sans « retour au poste »

La transformation concerne également l’exécution. La société souligne que les utilisateurs autorisés peuvent vérifier les missions assignées, diriger des opérations, confirmer des instructions et communiquer leur statut directement depuis leur téléphone mobile. En outre, il est possible de signaler des incidents depuis le terrain et de vérifier la sécurité des personnes sous leur responsabilité, avec partage de localisation dans les missions essentielles.

Le message est clair : dans les opérations distribuées — ou lorsque l’infrastructure est dégradée —, dépendre d’un PC ou d’un centre de commandement peut entraîner des délais. Cette application vise à réduire ces temps morts pour accélérer la prise de décision et favoriser la coordination.

Déjà disponible sur iOS et Android

BlackBerry confirme que la nouvelle expérience mobile d’AtHoc est dès à présent accessible sur iOS et Android via les mises à jour habituelles des boutiques d’applications, et que ses clients actuels en bénéficieront sans modification de leur déploiement ni de leur politique de sécurité.

D’un point de vue stratégique, cette mise à jour renforce l’orientation de BlackBerry vers des logiciels conçus pour des environnements où résilience, contrôle et sécurité sont des exigences fondamentales (secteur public, infrastructures critiques, défense, industrie), un secteur dans lequel l’entreprise cherche à se différencier des outils de communication grand public non adaptés aux scénarios adverses ou aux impératifs de souveraineté.