AV2 : le nouveau codec ouvert d’AOMedia qui aspire à dominer la prochaine ère du streaming face à H.264, HEVC, VP9 et AV1

La nouvelle norme de facto en streaming vidéo

La Alliance for Open Media (AOMedia), le consortium international regroupant des géants technologiques tels que Google, Apple, Netflix, Amazon, Intel, NVIDIA et Microsoft, a annoncé le lancement de son prochain grand standard : AV2, l’évolution naturelle de l’AV1, qui verra le jour à la fin de 2025. Cette annonce coïncide avec le dixième anniversaire de l’alliance, créée en 2015 pour promouvoir des standards média ouverts, sans royalties, conçus pour répondre à la demande mondiale croissante de vidéo en ligne.

Ce nouveau codec promet une efficacité de compression nettement supérieure à celle de l’AV1, avec une attention particulière portée aux domaines émergents tels que la réalité augmentée et virtuelle (AR/VR), les contenus sur plusieurs écrans et la transmission en 8K ou plus.


AV2 : une avancée générationnelle vers la vidéo immersive

Le marché du streaming vidéo représente plus de 80 % du trafic Internet mondial, et chaque amélioration en matière de compression réduit directement les coûts d’infrastructure et améliore l’expérience utilisateur. Dans ce contexte, AV2 apparaît comme un codec prêt pour la prochaine décennie.

Ses principales améliorations comprennent :

  • Une compression plus efficace : réduction du débit binaire par rapport à l’AV1, tout en maintenant ou améliorant la qualité visuelle.
  • Un meilleur support pour l’AR/VR et les contenus immersifs, où la latence et la qualité sont cruciales.
  • Une gestion améliorée du contenu à l’écran : vidéos d’interfaces, jeux en streaming ou enregistrement d’écran.
  • Compatibilité avancée avec les transmissions simultanées multiples (split-screen et PiP).
  • Une gamme élargie de qualités : prêt pour des résolutions allant de la basse définition jusqu’en 8K et au-delà.

Comparatif avec les codecs les plus importants

La AOMedia n’a pas lancé AV2 dans un vide : le paysage des codecs est déjà peuplé de standards établis tels que H.264/AVC, H.265/HEVC, VP9 et le propre AV1.

Codec Année Licence Efficacité de compression Adoption actuelle Cas d’usage
H.264/AVC 2003 Propriétaire (MPEG LA) Bonne, mais dépassée Universelle (navigateurs, caméras, TV) Streaming, appels vidéo, TV numérique
H.265/HEVC 2013 Propriétaire (licences fragmentées) 25–50 % meilleur que H.264 UHD 4K, Blu-ray, quelques OTT Ultra HD, TV premium
VP9 2013 Libre (Google) Similaire à HEVC Navigateurs, YouTube, Android Streaming web, WebRTC
AV1 2018 Libre (AOMedia) ~30 % meilleur que VP9/HEVC Netflix, YouTube, Android, navigateurs modernes OTT, réseaux sociaux, apps mobiles
AV2 2025 Libre (AOMedia) Meilleur qu’AV1, optimisé pour 8K et AR/VR Phase d’adoption Streaming massif, AR/VR, jeux en cloud

L’avantage de l’open source

Un des éléments différenciateurs d’AV2, tout comme pour l’AV1 avant lui, est son développement dans un cadre sans royalties. Cela contraste avec HEVC, dont l’adoption a été freinée par la fragmentation des licences et les coûts associés.

Le soutien de membres comme Netflix, YouTube, Amazon Prime Video, Apple TV+, Meta et Microsoft garantit un déploiement mondial plus rapide qu’avec les générations précédentes. De plus, son caractère ouvert élimine les barrières pour les fabricants de matériel, les startups média ou les plateformes émergentes.


Adoption prévue

D’après une enquête menée par l’AOMedia, 53 % de ses membres prévoient d’implémenter AV2 dans les 12 mois suivant sa standardisation et 88 % dans les deux prochaines années. Dès 2026, on pourrait voir ce codec intégré dans des téléviseurs connectés, smartphones, navigateurs et services OTT de premier plan.

Les secteurs précoces pour l’adoption seront :

  • Plates-formes de streaming premium, soucieuses de réduire les coûts en bande passante.
  • Services de gaming en cloud, où chaque milliseconde de latence compte.
  • Applications AR/VR pour l’éducation, le divertissement ou le métavers.
  • Telecoms, désireuses d’optimiser la transmission vidéo en 5G et 6G.

Une concurrence pour AV1 ou un successeur naturel ?

Bien que l’AV1 soit encore en pleine expansion —avec une prise en charge dans Chrome, Firefox, Edge, Safari, Android, et des services comme YouTube ou Netflix—, AV2 est conçu comme son évolution naturelle et complémentaire. Au cours des prochaines années, ils coexisteront, AV1 étant consolidé pour le Full HD et la 4K standard, tandis qu’AV2 ciblera des scénarios de haute performance (8K, VR, streaming de jeux).

En parallèle, le H.264 reste le codec de compatibilité universelle, tandis que HEVC perdurera dans certains niches spécifiques, comme le Blu-ray UHD et la télévision payante.


Conclusion

Le lancement d’AV2 représente bien plus qu’une avancée technique : c’est un mouvement stratégique dans la course au contrôle du vidéo numérique, où l’efficacité, le coût et l’ouverture détermineront l’avenir de la distribution audiovisuelle.

Si l’AV1 a ouvert la voie à des codecs libres de royalties pour le streaming mondial, AV2 s’annonce comme un standard ouvert, prêt à relever les défis de la prochaine décennie : vidéo immersive, ultra haute définition et applications d’intelligence artificielle appliquées aux contenus multimédia.


Questions fréquentes

Quelles améliorations apportent AV2 par rapport à AV1 ?
AV2 offre une meilleure efficacité de compression, un meilleur support pour l’AR/VR, une gestion améliorée du contenu à l’écran et la capacité de transmettre plusieurs vidéos en simultané.

Pourquoi est-il important qu’AV2 soit sans royalties ?
Car cela supprime les barrières liées aux licences coûteuses et fragmentées, permettant une adoption plus rapide et plus large sur plateformes, appareils et services de streaming.

Quand sera disponible AV2 sur les devices commerciaux ?
Le standard sera lancé à la fin de 2025, avec une adoption massive attendue entre 2026 et 2027 dans les services de streaming, navigateurs et téléviseurs.

Quel sera l’impact d’AV2 sur la consommation d’Internet ?
En améliorant la compression, il réduira la bande passante nécessaire pour les vidéos, ce qui bénéficiera autant aux fournisseurs qu’aux utilisateurs, notamment pour la 4K, 8K et les expériences immersives.

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