Arm renforce son pari sur ses propres puces avec l’intégration du directeur des processeurs d’IA d’Amazon

ARM vise à atteindre 50 % du marché des CPU pour centres de données d'ici 2025

Arm Holdings fait un pas décisif vers la fabrication de ses propres puces, marquant une nouvelle étape dans la course à l’intelligence artificielle qui oppose déjà des géants comme NVIDIA, Intel et AMD. La société a recruté Rami Sinno, ancien responsable des processeurs IA chez Amazon, connu pour ses projets majeurs tels que Trainium et Inferentia, afin de renforcer ses ambitions dans le développement de semi-conducteurs complets.

Selon Reuters, cette stratégie marque une évolution notable pour Arm, qui, jusque-là, se concentrait principalement sur la conception et la licence d’architectures pour d’autres fabricants, parmi lesquels Apple, NVIDIA et Qualcomm. En s’engageant dans la production de chips intégrés, Arm s’installe dans un secteur où son rôle pourrait évoluer de fournisseur d’IP neutre à acteur concurrent direct sur le marché des processeurs.

Ce changement pourrait créer des tensions avec certains clients, notamment NVIDIA, dont la part de marché dans les centres de données utilisant l’architecture Arm dépasse déjà 50 %. Arm a par ailleurs augmenté ses effectifs avec des experts en systèmes et semi-conducteurs, comme Nicolas Dube, ancien de HPE, et Steve Halter, ayant travaillé chez Intel et Qualcomm, témoignant d’une volonté d’innover en intégrant notamment des chiplets et des solutions d’intégration système.

Bien que la société n’ait pas encore précisé de calendrier ni de détails produits, ce repositionnement stratégique vise à réduire la dépendance de ses revenus aux licences d’architecture. Dans le secteur des centres de données, où Intel et AMD dominent depuis des décennies, cette nouvelle orientation pourrait s’avérer cruciale. Arm pourrait notamment tirer parti de l’expertise de Sinno, qui a dirigé le développement de puces IA à grande échelle chez Amazon, pour proposer des solutions adaptées aux besoins croissants du marché en IA et en cloud computing.

Ce projet bénéficie également du soutien de SoftBank, son actionnaire majoritaire, connu pour ses investissements audacieux dans la technologie. Toutefois, cette transition comporte des risques : changer de positionnement de fournisseur neutre à concurrent pourrait susciter des méfiances de la part de certains partenaires, et réussir techniquement dans un marché en rapide évolution sera déterminant pour le succès d’Arm.

En conclusion, si Arm parvient à bien exécuter cette stratégie, elle pourrait bien devenir un acteur majeur dans le secteur des serveurs et du traitement de données, consolidant sa place dans le futur de l’intelligence artificielle et du calcul haute performance.

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