L’impact environnemental du secteur numérique en France continue de préoccuper les autorités en charge de son suivi. Dans le cadre de cette mission, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a publié son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable ». Également enrichie d’infographies, cette publication vise à informer sur l’empreinte écologique croissante de l’industrie numérique et à encourager des actions éco-responsables.
Selon l’étude, malgré une amélioration de l’efficacité énergétique, l’impact environnemental des centres de données augmente significativement. Ces centres connaissent un développement intensif, surtout en Île-de-France, avec de nouvelles installations disposant de puissances informatiques élevées. En 2023, les émissions de gaz à effet de serre des exploitants de centres de données ont bondi de 11 %, aggravées par une consommation électrique en croissance de 8 %. Concurrentement, la consommation d’eau a aussi notablement augmenté, bien que ces volumes restent modestes par rapport à d’autres usages.
Parallèlement, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation énergétique du secteur des télécoms sont en hausse, reflet d’une croissance des usages numériques et de l’effort continu de développement des réseaux mobiles. Cependant, la migration vers la fibre optique semble porter ses fruits en termes d’efficience puisque la consommation des réseaux fixes diminue significativement.
L’étude révèle également que la fabrication d’équipements de réseaux mobiles est une source considérable d’épuisement de métaux précieux et de production de gaz à effet de serre. Malgré une baisse de la demande, la consommation moyenne de ces matériaux reste stable.
Un autre constat préoccupant est la baisse générale des équipements numériques mis sur le marché, tempérée par l’augmentation de la taille des écrans qui consomment plus d’électricité. Des phénomènes tels qu’inflation et saturation du marché sont invoqués pour expliquer cette diminution.
En vue d’approfondir cette analyse, l’Arcep annonce collecter, dès 2025, des indicateurs supplémentaires auprès des acteurs existants, et étendra sa veille aux équipementiers de réseaux fixes, notamment ceux impliqués dans la production de câbles en fibre optique.
Les données récoltées par l’Arcep s’inscrivent dans un objectif de transparence et de sensibilisation à la responsabilité environnementale du numérique. Les pouvoirs de l’Arcep ont été renforcés par des textes législatifs récents avec une visée claire : faire de la transition écologique une composante incontournable de la régulation du secteur numérique.
L’Arcep souligne l’importance de ces données pour le débat public. Elle ambitionne de motiver les entreprises à optimiser leur impact environnemental et de suivre l’évolution de ces enjeux de près, afin d’apprécier l’efficacité des mesures prises et d’évaluer les politiques publiques sur ce front stratégique.
Source d’information: Arcep.fr