Depuis près de cinq ans, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) s’attelle à recueillir des données capitales pour appréhender l’empreinte écologique du secteur numérique. Dans son dernier rapport annuel intitulé « Pour un numérique soutenable », publié en avril 2025, l’Arcep étend son analyse à un nouveau pan de l’industrie : les équipementiers de réseaux mobiles.
Soucieuse de peaufiner ses recherches et d’affiner la précision de l’impact environnemental du numérique, l’autorité se tourne désormais vers les fournisseurs de services cloud. L’objectif est de décortiquer les émissions de gaz à effet de serre générées par ces acteurs, ainsi que la consommation énergétique et en eau de leurs équipements. Un focus particulier est posé sur l’influence de l’intelligence artificielle (IA) générative, un domaine en pleine expansion, sur ces différents paramètres.
L’accent est également mis sur l’amélioration des indicateurs pour les acteurs déjà scrutés. Les principaux opérateurs télécoms, fabricants de terminaux et équipementiers de réseaux seront désormais soumis à des critères plus poussés pour évaluer leur consommation énergétique, les technologies d’écrans, le cycle de vie des appareils électroniques et l’empreinte carbone de certains équipements de sites mobiles.
Pour atteindre ces objectifs, l’Arcep mise sur une approche collaborative. De riches échanges ont eu lieu depuis le début de l’année 2025 avec les fournisseurs de cloud afin de définir des indicateurs à la fois pertinents et fondés sur une méthode solide. En vue de la prochaine campagne de collecte pour l’édition 2027, l’Arcep lance une consultation publique pour recueillir les réactions et suggestions de tout acteur concerné par cette mesure. Les intéressés peuvent soumettre leurs commentaires jusqu’au 31 octobre 2025.
Les résultats de cette consultation enrichiront la décision finale de collecte de l’Arcep prévue d’ici la fin de l’année 2025. L’enquête annuelle « Pour un numérique soutenable » s’inscrit dans la vision stratégique « Ambition 2030 » de l’Arcep, visant à approfondir la connaissance des impacts environnementaux du numérique et anticiper une stratégie bas carbone pour le secteur.
Ce n’est pas juste un exercice de comptabilité écologique. L’enquête annuelle de l’Arcep vise à alimenter le débat public et à éclairer la réflexion stratégique pour un numérique plus respectueux de l’environnement. Au travers de ses éditions successives, l’enquête, qui sera enrichie dès la prochaine publication en 2026, constitue un outil essentiel pour identifier des pistes d’actions concrètes aussi bien pour les acteurs économiques que pour les utilisateurs.
L’initiative de l’Arcep, qui remonte à 2020 avec la proposition de création d’un baromètre environnemental, a régulièrement été renforcée par des textes législatifs conférant à l’autorité les moyens de ses ambitions. La loi de décembre 2021 puis la loi « SREN » de 2024 ont élargi les pouvoirs de l’Arcep, englobant désormais tout le spectre du numérique, des fournisseurs de cloud jusqu’aux systèmes d’exploitation, dans leur responsabilité environnementale.
Source d’information: Arcep.fr