L’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (Arcep) a mis en lumière, dans une récente étude mandatée au cabinet de conseil Plum, le succès de la régulation symétrique mise en place en 2009 pour le développement des réseaux FttH (Fibre-to-the-Home) en France. Cette régulation, à travers son bilan positif, a permis d’atteindre un déploiement étendu de la fibre optique, d’assurer l’efficacité des investissements, de stimuler la concurrence et de maintenir des prix bas pour les consommateurs.
Selon l’étude, en moins de 15 ans, la France a réussi à couvrir plus de 90% de son territoire en fibre optique, contre une moyenne de 69% au sein de l’Union européenne à la fin de l’année 2024. Cette réalisation a été menée de front dans les zones urbaines comme rurales, avec un financement majoritairement privé, frôlant les 35 milliards d’euros et représentant au moins 73% du coût total du FttH français. Par rapport aux débits supérieurs à 1 Gbit/s, la France s’est positionnée dans le peloton de tête, au côté de nations comme l’Espagne, le Danemark, et la Suède.
En ce qui concerne l’adoption de la fibre par les consommateurs, la France se distingue particulièrement, avec un taux de souscription trois fois supérieur à la moyenne européenne pour les débits au-delà de 1 Gbit/s. Près de 60% des abonnements internet fixe en France permettent l’accès à ces débits élevés, une performance largement mise en avant dans le rapport DESI 2025 de la Commission européenne.
L’étude a également mis en évidence un environnement concurrentiel dense, avec une moyenne de 98% des logements couverts par le FttH offrant au moins trois choix d’opérateurs commerciaux. En supplément, les prix des offres de détail comptent parmi les plus accessibles d’Europe, renforçant l’attractivité de l’offre française pour les consommateurs.
Le rapport met en lumière la clé du succès : la régulation symétrique de l’Arcep. En effet, tout opérateur qui construit une boucle locale en fibre optique doit répondre favorablement aux demandes raisonnables d’accès de la part d’opérateurs tiers. Cette démarche a permis de privilégier l’extension de la couverture plutôt que le superflu de doubles déploiements. L’étude souligne que toute modification de cette réglementation, comme sa disparition ou la remise en question de l’accès aux infrastructures de génie civil de l’opérateur historique, aurait des conséquences néfastes, notamment l’augmentation de prix ou la diminution de la couverture réseau.
L’Arcep, grâce aux conclusions de cette étude, va nourrir ses travaux en cours et les discussions avec la Commission européenne pour évaluer la pertinence de la régulation symétrique. Une consultation publique sur un projet de bilan sera ouverte dans les prochains jours, offrant une opportunité de dialogue et d’échanges constructifs en vue d’ajustements éclairés.
Source d’information: Arcep.fr
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