37signals conclut sa migration vers une infrastructure interne en rapatriant 18 Po de données depuis AWS
La société de logiciels 37signals, connue pour ses produits Basecamp et HEY, a annoncé le commencement de sa migration de stockage en dehors d’Amazon Web Services (AWS). Ce mouvement marque l’une des repatriations cloud les plus surveillées dans le secteur technologique ces dernières années. David Heinemeier Hansson, CTO de l’entreprise, a partagé sur LinkedIn que tous les fichiers hébergés sur Amazon S3 sont en cours de transfert vers une nouvelle infrastructure basée sur Pure Storage, opérant dans leurs propres centres de données.
Fin d’une décennie sur S3 : une facture annuelle de 1,5 million de dollars supprimée
Après plus de dix ans de stockage sur Amazon S3, 37signals prévoit de se défaire complètement de ses comptes AWS cet été. Cela survient après le transfert de plus de 18 petabytes de données vers un système flash performant. DHH a révélé que le coût actuel de stockage sur S3 était d’environ 1,5 million de dollars par an, tandis que l’infrastructure interne coûtera moins de 200 000 dollars par an après amortissement du matériel.
De plus, la société a annoncé qu’AWS avait pris en charge le coût de sortie, estimé à 250 000 dollars, en vertu de l’engagement pris en mars 2024 suite à l’entrée en vigueur du Règlement de Données de l’UE, qui oblige les fournisseurs cloud à faciliter la migration.
Retour au data center : deux centres, une seule équipe
La stratégie renouvelée de 37signals inclut l’exploitation de deux centres de données propres, équipés de solutions Pure Storage et de matériel Dell. Une partie de la migration a déjà été amortie, les 700 000 dollars investis en 2023 ayant été compensés par une réduction progressive des engagements cloud.
La société prévoit d’économiser plus de 10 millions de dollars sur cinq ans, réduisant sa facture d’infrastructure de 3,2 millions à moins d’un million, sans agrandir son équipe technique.
Pourquoi quitter le cloud ?
Malgré des controverses, DHH soutient que le modèle cloud n’est pas nécessairement la meilleure option universelle. Il affirme : « La cloud peut être bénéfique dans certaines situations, mais l’industrie a convaincu le monde qu’elle était la seule option viable. Aujourd’hui, nous prouvons qu’opérer notre propre matériel est non seulement possible, mais également rentable. »
Ce message trouve écho chez d’autres entreprises comme DropBox et Basecamp, qui cherchent également à réduire leur dépendance envers des fournisseurs comme AWS, Azure ou Google Cloud pour maîtriser leurs coûts et améliorer le rendement.
Un exemple marquant de repatriation cloud
Cette initiative intervient au moment où les coûts cachés et la complexité du verrouillage cloud sont de plus en plus scrutés. Les cas comme celui de 37signals illustrent que le fonctionnement en dehors du cloud peut être à la fois viable et avantageux pour certaines organisations, en particulier lorsque le volume de données et la prévisibilité des charges de travail justifient cet effort initial.
Cependant, les experts soulignent que les économies évoquées par 37signals ne prennent pas en compte des dépenses comme le renouvellement de matériel, la nécessité de personnel supplémentaire, les coûts énergétiques ou la redondance. Néanmoins, le message est clair : le cloud n’est pas la seule voie possible.